Réflexion sur les alternatives à l’utilisation des produits chimiques “4 500 tonnes de mercure sont lâchées par l’homme du fait de ses activités”
Le Projet d’appui à la gouvernance des industries extractives (PAGIE) organise une rencontre de réflexion sur les alternatives à l’utilisation du mercure et autres produits chimiques dans une perspective de mise en œuvre de la Convention de Minamata. La rencontre se tient les 3 et 4 décembre à l’Hôtel Maeva Palace. A l’ouverture des travaux, la ministre des Mines et du Pétrole, Lelenta Hawa Baba Ba a souligné que des études ont montré que chaque année « 4 500 tonnes de mercure sont lâchées par l’homme du fait de ses activités ». Selon elle, « il devient donc indispensable de penser à des approches holistiques pour la diminution de l’utilisation du mercure dans le secteur minier artisanal ».
L’objectif de ces deux jours de rencontre est d’approfondir le débat et la réflexion au niveau national autour de la contribution des OSC sur la mise en œuvre de la convention de Minamata relative au mercure pour que les droits économiques, sociaux et culturels des populations puissent être préservés dans le cadre de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle.
La ministre des Mines et du Pétrole, Lelenta Hawa Baba Ba, hier à l’ouverture de la rencontre, a souligné que des études ont montré que chaque année d’importantes quantités de mercure sont lâchées par l’homme, dans la nature, du fait de ses activités. Il s’agit notamment de l’orpaillage qui utilise une grande quantité de mercure qui, sans traitement, risque de contaminer les populations locales, les rejets de mercure lors de l’incinération des déchets dans l’atmosphère par les centrales thermiques au charbon, entre autres.
Le problème de l’utilisation du mercure, dira-t-elle, s’est amplifié par l’évolution exponentielle de l’activité minière artisanale. Selon elle, au cours de la dernière décennie, la forte hausse du prix de l’or a conduit à l’intensification et à la prolifération de l’orpaillage souvent de façon anarchique, illégal et clandestin. « Il devient donc indispensable de penser à des approches holistiques pour la diminution de l’utilisation du mercure dans le secteur minier artisanal » a souhaité la ministre.
La Représentante résidente de GIZ-PAGIE, Kabongo M’Buyi a rappelé que la Coopération allemande, à travers la GIZ, apporte son appui au secteur minier malien dans le cadre du « Programme d’Appui à la décentralisation et à la réforme de l’Etat (PADRE) ». Cela s’est traduit par la mise en place du Projet d’appui à la gouvernance des industries extractives (PAGIE) en deux phases successives.
La première phase de janvier 2014 à décembre 2016 visait à ce que les conditions pour la gestion des ressources minérales soient améliorées afin que le secteur extractif contribue mieux au développement durable du Mali.
La deuxième phase (2017-2019) vise essentiellement à renforcer la fiscalité, la surveillance et les mécanismes de contrôle dans le secteur extractif, à renforcer la transparence et le rôle de la société civile dans les processus de réformes engagés dans ledit secteur.
Rappelons que la convention de Minamata sur le mercure est développée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), signée par le gouvernement du Mali le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon et ratifiée par l’assemblée Nationale du Mali le 25 avril 2016.
L’objectif de la Convention de Minamata est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et les rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure.
Bandiougou DIABATE
Source: l’Indépendant