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Réduction des Risques – Science, sociologie et règlementation

Lors d’une discussion en ligne sur la réduction des méfaits du tabac le 23 juin 2020, le professeur Reuven Zimlichman, Directeur de l’Institut Brunner pour la Recherche cardiovasculaire de l’Université de Tel-Aviv, le Dr Peter Harper, oncologue et consultant en réduction des risques, et Gizelle Baker, épidémiologiste et directeur de l’engagement scientifique de la société Philip Morris International ont discuté des outils de réduction des méfaits scientifiquement prouvés des produits du tabac.

Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes fument dans le monde et selon les prévisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce nombre ne diminuerait qu’en 2025.

Entre temps, des progrès sont en train d’être faits pour ce qui concerne les alternatives aux cigarettes malgré des positions conflictuelles constatées principalement entre l’industrie du tabac, les décideurs et les consommateurs. Un certain nombre d’études scientifiques ont révélé que les alternatives au tabac traditionnel sont moins nocives que les cigarettes conventionnelles. En conséquence, des millions de fumeurs ont déjà abandonné les cigarettes pour des alternatives comme le tabac chauffé ou les cigarettes électroniques.

L’agence gouvernementale du Royaume uni (Public Health England) a publié un rapport qui révéle que l’utilisation de la cigarette électronique serait près de 95% plus sûre que la cigarette traditionnelle. D’après Le Professeur Reuven Zimlichman, la situation est complexe et devrait être perçue à travers la condition et le comportement humains: “Il est impossible de bannir complètement les comportements malsains. Les gens font de mauvais choix de vie malgré des effets négatifs sur la santé. Les patients atteints de maladies cardiaques continuent de mener une vie sédentaire et ont une alimentation malsaine, les patients diabétiques continuent de consommer et de manger trop d’aliments malsains, et les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique continuent de fumer.”

Selon lui, il est important de s’adapter à ces habitudes contradictoires :

“une baisse considérable de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires a été notée dans les pays développés durant les années 90 et au début des années 2000. Beaucoup de campagnes ont été menées pour sensibiliser les populations à adopter un mode de vie sain, à faire du sport, à manger sain, à arrêter de boire de l’alcool et de fumer. Les efforts de réduction des risques visent à diminuer les effets néfastes qui résultent des mauvais comportements et des mauvaises habitudes. Ils ont connu beaucoup de succès dans de nombreux domaines : alimentation, bronzage, activité physique, consommation de sucre. En ce qui concerne le tabagisme, des études ont montré que le passage des cigarettes tradionnelles, à combustion, aux cigarettes électroniques permet à l’artère de se dilater davantage de façon considérable et donc de fournir beaucoup plus de sang aux organes”.

Gizelle Baker de PMI a parlé de la notion du facteur temps en ce qui concerne les maladies liées au tabagisme :
«Les maladies liées au tabagisme prennent des décennies à s’installer alors qu’en quelques décennies, beaucoup de choses peuvent arriver aux gens. La première chose que nous savons, et nous l’avons sue grâce à des décennies d’épidémiologie sur le tabagisme, c’est que lorsque les gens fument, plus ils fument, plus le tabagisme dure chez eux, plus ils risquent de développer des maladies liées au tabagisme. Nous savons également que la meilleure option serait d’arrêter de fumer. Cependant, il faut du temps pour que cela se produise. Il faut des années pour se départir complètement de la cigarette combustible”.

PMI a mené des centaines d’études scientifiques. Selon l’industrie du tabac, la recherche scientifique est fondamentale :

“Nous avons élaboré un programme de recherche scientifique pour voir comment parvenir à réduire les effets nocifs et si un nouveau produit a le potentiel de baisser les risques de maladie. Nous menons de nombreuses études et c’est ainsi que nous avons eu un groupe qui a continué de fumer, un groupe témoin qui a arrêté, et un troisième groupe qui est passé à de nouveaux produits. Nous avons constaté que le dernier groupe était plus proche d’arrêter de fumer que le premier groupe dont les membres avaient continué à fumer (des cigarettes classiques). Ces études cliniques qui ont été menées à l’échelle mondiale, y compris aux Etats-Unis et au Japon, ont démontré une baisse de la formation de composants néfastes et potentiellement nocifs, une toxicité et des risques réduits ainsi qu’une réduction de l’exposition chez les fumeurs adultes.”

Gizelle Baker a ajouté qu’un certain nombre d’études indépendantes corroborent les études scientifiques de PMI: “Plus de 25 études menées par des chercheurs indépendants sur l’IQOS* confirment que, d’une manière générale, les produits IQOS réduisent considérablement les teneurs des produits chimiques nocifs comparativement aux cigarettes. 14,6 millions d’anciens fumeurs de cigarettes utilisent maintenant les IQOS.”
IQOS est le dispositif électronique d’administration de nicotine à base de tabac chauffé conçu par PMI

Qu’en est-il de la réduction des risques du tabagisme en Afrique?

Pourtant, un nombre élevé de personnes à travers le monde, y compris en Afrique, n’ont toujours pas accès aux produits innovants en raison des restrictions liées à la lutte anti-tabac. Le groupe d’experts est unanime sur ce sujet : les gens devraient avoir accès à l’information et les fumeurs devraient être encouragés, lorsqu’ils n’arrêtent pas de fumer, de passer à des options potentiellement meilleures pour eux.
Gizelle Baker a souligné que “la réduction des risques est une question pertinente quelque soit le lieu de résidence”.

Le Professeur Zimlichman d’insister sur ce point: “La chose la plus importante reste l’approche des gouvernements. Ils devraient prendre des décisions compatibles avec l’approche médicale afin d’aider à expliquer aux populations comment elles peuvent réduire leurs risques de maladie grâce au changement si elles ne peuvent pas arrêter de fumer.”
Lors du Forum mondial sur la Nicotine, la question de l’accès à l’information a été également traitée. Marewa Glover, Directrice du Center of Research Excellence (Centre de l’excellence en recherché), Nouvelle Zélande, Spécialiste en Souveraineté indigène et en tabagisme, déclarait:

“Même dans les pays d’Afrique sub-saharienne, il existe de solides défenseurs de la réduction des méfaits du tabagisme. Ils ont besoin d’être soutenus. Il est très important que les vastes programmes d’envergure internationale de réduction des méfaits du tabagisme élargissent ce soutien et veillent à ce que les nouvelles théories sur la façon d’aider à réduire les effets nocifs du tabagisme soient vulgarisées par les médias africains et par le biais des plateformes de santé et d’éducation.”

Pour sa part, Le Docteur Peter Harper s’est focalisé sur l’absence d’engagement entre les médecins et l’industrie: “Il est inadmissible de laisser un milliard de fumeurs sans aucune protection. Toutefois, le problème est que, si vous collaborez avec l’industrie, que vous soyez un universitaire académicien ou un indépendant, vous êtes tellement méprisé et c’est vraiment ridicule. Nous devons participer aux efforts de réduction des méfaits du tabagisme comme nous le faisons pour les différents besoins quotidiens.”
En conclusion, pour garantir une plus grande efficacité des efforts de réduction des méfaits du tabagisme, il est fortement recommandé d’adopter une approche pragmatique, basée sur la science :

“Nous savons que les fumeurs fument malgré qu’ils connaissent les risques pour la santé. Ce que nous pensons être moins nocif est en réalité soumis à une restriction. Les cigarettes sont légalement vendues en Australie, par exemple, alors que les cigarettes électroniques sont interdites ou seulement vendues sur présentation d’une ordonnance. Nous devrions pouvoir faire la différence entre les produits de combustion et les produits sans fumée. La réglementation doit être proportionnée, juste et équitable. Nous devons protéger les jeunes et focaliser le marketing sur les fumeurs adultes. Il est également important de contrôler les ingrédients et les saveurs en se basant sur la science et les preuves.”

Allafrica.com

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