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Redéploiement de l’armée nationale reconstituée à Kidal : Ces questions qui restent sans réponse !

Comme recommandé par le Dialogue national inclusif et acté par la dernière session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), le redéploiement de ce qu’on a appelé « l’armée nationale reconstituée », prévu pour la fin de ce mois, se prépare activement, tant du côté de la MINUSMA que du côté des plus hautes autorités et de la hiérarchie militaire.

Des questions subsistent, cependant, comme la différence qu’il faudra faire entre FAMA et armée nationale reconstituée ou encore ce qu’il en sera de tous ces arsenaux de guerre avec lesquels les différentes composantes de la CMA nous narguaient dernièrement lors de leurs différents congrès tenus dans la ville de Kidal ?

Le week-end dernier, le Quartier général de la MINUSMA à Bamako a abrité la 13ème session extraordinaire de la Commission technique de sécurité (CTS) sous la présidence du Général de corps d’armée Dennis Gyllensporre, Commandant la Force de la Mission des Nations Unies au Mali et Président de la CTS, avec un seul point inscrit à l’ordre du jour : le plan de déploiement du bataillon des Forces de défense et de sécurité reconstituées à Kidal, perçu comme une étape déterminante dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

La rencontre, rapporte-on, au niveau de la MINUSMA, aura ainsi permis de faire le point sur la logistique ainsi que les aspects techniques du déploiement du bataillon par l’Etat-major des Forces armées maliennes (FAMa). Occasion saisie par le Président de la CTS pour demander la poursuite de la mise en place des équipements du bataillon, tout en soulignant que cela ne devrait pas être un obstacle au déploiement prévu le 1er février 2020.

Un autre point dont on ne parle pas assez, c’est la composition de l’armée nationale reconstituée. En effet, si l’on s’en tient au contenu de l’accord, la nouvelle armée reconstituée à déployer au nord devra être composée à 80% de ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement. Si on doit poursuivre avec cette logique, si au finish on se retrouve avec 3000 éléments de la nouvelle armée reconstituée dans les régions du nord, on n’y comptera que 600 éléments qui ne seraient pas ressortissants de ces régions contre 2400 éléments essentiellement composés de touareg et d’arabes. Y a-t-il une logique dans tout cela ? A-t-on tiré tous les enseignements des précédentes expériences en la matière ?
Au-delà de l’épineuse question de l’armée nationale reconstituée, le gouvernement malien se trouve piégé en maints d’autres points contenus dans l’accord ou dans l’avenant qui y est joint. Sur ce registre, on peut citer, entre autres, le fait qu’il revient à la CMA de définir elle-même la liste de ses combattants et de déterminer leur grade dans le cadre de leur intégration dans l’armée reconstituée ; la création d’une Assemblée Régionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad…

Il y a aussi l’acceptation par le gouvernement malien de prévoir et de déterminer le quota qui sera affecté à l’Azawad pour les départements de souveraineté, les grands services de l’État, les représentations diplomatiques et les organisations internationales ; l’affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’État à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans ; l’exploitation des ressources minières et énergétique de l’Azawad soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée inter-régionale avec un quota de 20% de la production à affecter à l’Azawad ; ou encore le fait pour l’Etat de s’être engagé à surseoir à l’organisation de toute élection jusqu’au retour des réfugiés et jusqu’à la mise en œuvre du nouveau découpage territorial…

C’est d’ailleurs en foi de ce dernier point que la CMA a annoncé sa décision de ne pas participer aux élections législatives. A qui la faute ?

Adama S. DIALLO

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