Rapport annuel 2018 : Les éclairages du Végal
Dans le souci de mieux informer l’opinion sur sa mission et le résultat de son travail, le Bureau du Vérificateur Général a organisé, le vendredi 2 août 2019, une conférence de presse, pour la présentation de son rapport annuel 2018. Les Aéroports du Mali : CHU-Gabriel Touré, les pharmacies populaires du Mali, la commune rurale de Baguinéda ont fait l’objet de contrôle.
Après la présentation et la remise officielle du rapport annuel 2018 au président de la République, le 4 juillet dernier, c’était au tour des hommes de media de prendre connaissance du rapport annuel 2018 du BVG. Ce rapport est le fruit de 10 missions de vérification conduites, au titre 2018 notamment 6 vérifications de suivi des recommandations formulées par de précédents travaux, 2 vérifications de performance et 2 vérifications financières.
Selon le Vérificateur général, d’importantes irrégularités et des manquements notoires ont été relevés au sein de plusieurs structures dont l’hôpital Gabriel TOURE de Bamako, la Pharmacie populaire du Mali (PPM), les Aéroports du Mali (ADM).
«Les irrégularités financières et budgétaires décelées à l’occasion des missions de vérification financière ont été adressées au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République, chargé du Pôle Économique compétent », a déclaré le Vérificateur général Samba Alhamdou Baby.
A titre d’exemple, le rapport de 101 pages indique que la PPM n’a pas pu justifier la distribution de 64 000 produits pharmaceutiques d’une valeur de 24,9 millions de F CFA.
Selon le rapport, l’efficacité des activités aéroportuaires est le principal levier pour soutenir le développement social et économique du Mali, pays enclavé. Cependant, dit-il, la gestion des ADM, pendant la période sous revue, a été entachée par d’importantes irrégularités relevées aussi bien dans le dispositif de contrôle interne que dans la gestion financière. « Bien qu’étant un établissement public à caractère industriel et commercial, sa gestion se caractérise singulièrement par le non-respect récurrent des dispositions du code des marchés publics lors des acquisitions et l’insuffisance endémique dans le suivi et le recouvrement des créances clients. De plus, des PDG ont signé des procès-verbaux de passation de service contenant des informations erronées qui ont fait ressortir des créances non prises en compte s’élevant à plus de 711 millions de FCFA. Ces dysfonctionnements, si des mesures urgentes et idoines ne sont pas prises, compromettent la fourniture de ce service public dont l’impact sur la vie économique et sociale n’est plus à démontrer », révèle le rapport.
En outre, le vérificateur général a fait par des innovations qui ont apporté lors de l’élaboration du rapport 2018 : «le Bureau du vérificateur général a mis l’accent sur le strict respect de son cadre légal et ne plus qualifier les faits constitutifs d’infractions en fraude et en mauvaise gestion. Et ce pour ne pas empiéter sur les prérogatives de la section des comptes de la cour suprême, juridiction supérieure de contrôle des finances publiques et des pôles économiques et financiers, en charge des investigations relatives aux dénonciations selon le code de procédure pénal … »
Le végal a aussi ajouté que le Bureau du vérificateur a décidé d’intensifier les vérifications de suivi des recommandations et de réduire le délai de mise en route de ces vérifications qui passe de 3ans à 1 an.
Mémé Sanogo