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Rapport 2023 du Vérificateur général : Le Secteur de l’Éducation épinglé pour plus de 19 milliards de Fcfa d’irrégularités financières

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Ces dysfonctionnements couvrent les années scolaires de 2017 à 2022. Et très souvent, ce sont les subventions de l’État qui sont mal gérées par les établissements bénéficiaires. Le Vérificateur promet que les documents relatifs à ces irrégularités seront transmis aux autorités judiciaires compétentes

Le rapport annuel 2023 du Vérificateur général a été remis au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, le 14 novembre dernier lors d’une cérémonie au palais de Koulouba. Il représente un document crucial pour la transparence et l’amélioration de la gouvernance. Le document met en évidence plusieurs faiblesses administratives et irrégularités dans la gestion des ressources publiques, accentuant ainsi la nécessité d’une réforme profonde pour assurer une gestion plus efficace et responsable. Et le secteur de l’éducation ne fait pas exception.

En effet, Le Bureau du vérificateur général a mis en lumière des dysfonctionnements financiers préoccupants dans le secteur éducatif, couvrant les années scolaires de 2017 à 2022. Il révèle que 80 des 192 établissements scolaires examinés, soit 41,6%, ont été ouverts sur la base de faux arrêtés d’ouverture, déclarant ces institutions dans des situations irrégulières. Parmi ces établissements, 33 ont reçu des subventions industrielles de l’État, destinées à des élèves fictifs, ce qui représente une somme totale de 412,86 millions de Fcfa. Ce scandale souligne la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans l’attribution des subventions publiques afin de garantir une gestion plus rigoureuse et équitable des ressources financières allouées à l’éducation.

En outre, le document du Vérificateur général évoque une irrégularité dans le paiement des demi-bourses et des pensions alimentaires par le secrétariat du département de l’éducation. Plus de 18 milliards de Fcfa ont été versés, selon les vérificateurs, en se basant sur un décret de 1992. Cependant, ce décret a été abrogé par un autre décret en 1994, qui a modifié les règles concernant l’attribution des bourses nationales. Le décret de 1994 stipule que les demi-bourses doivent être réservées exclusivement aux étudiants de l’enseignement supérieur. Cette situation soulève des questions sur la conformité de ces paiements et indique un besoin de réévaluation des procédures pour s’assurer qu’elles respectent les réglementations en vigueur.

SITUATION PRÉOCCUPANTE- Le rapport 2023 accentue un certain nombre de dysfonctionnements financiers préoccupants dans le système éducatif. Parmi ceux-ci figure le paiement régulier de subventions à 294 élèves dont la scolarité est déjà terminée, pour un montant total de 32,42 millions de Fcfa. Ce problème est aggravé par d’autres irrégularités, comme le versement de subventions à des élèves inscrits en double dans un même établissement. De plus, des subventions ont été accordées à 731 élèves comme irrégulièrement, ce qui représente un montant additionnel de plus de 72 millions de Fcfa. Ces anomalies révèlent des failles dans la gestion des fonds publics destinés à l’éducation, et nécessairement une attention immédiate pour assurer l’intégrité et l’efficacité du système.

Le rapport élucide également une situation préoccupante où des subventions ont été versées sur la base d’attributions d’élèves aux établissements privés, alors qu’ils étaient initialement destinés aux établissements publics. Cette pratique, décrite comme irrégulière, constitue une violation grave de la réglementation en vigueur. Selon le document, ces manquements ont entraîné un gaspillage de fonds publics s’élevant à plus de 257 millions de Fcfa. Une telle situation soulève des questions importantes sur la transparence et l’intégrité du processus de répartition des élèves, ainsi que sur la gestion des ressources financières dans le secteur éducatif. Il est impératif que des mesures correctives soient mises en place pour prévenir de telles irrégularités à l’avenir et pour assurer une utilisation équitable et efficace des fonds publics.

Face à ces dysfonctionnements, le Bureau du Vérificateur général (BVG) recommande plusieurs actions pour améliorer la gestion du secteur de l’éducation. Parmi celles-ci, l’immatriculation systématique des établissements privés est essentielle pour assurer un suivi rigoureux. De plus, il est crucial de veiller au respect strict des critères d’éligibilité lors de l’attribution des élèves à ces établissements pour garantir une répartition équitable et transparente des ressources éducatives.

Par ailleurs, les malversations financières identifiées ne resteront pas impunies. Le rapport souligne que les documents relatifs à ces irrégularités seront transmis aux autorités judiciaires compétentes, telles que le président de la section des comptes de la Cour suprême et le procureur du pôle national économique et financier, afin d’assurer une réponse judiciaire appropriée et dissuasive. . Ces mesures visent à renforcer la transparence et l’intégrité du système éducatif.

Amara Ben Yaya TRAORE

L’Essor

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