Rappel de 11 diplomates après la présidentielle : Des ambassadeurs écopent de sanctions politiques
Ils sont de nos jours 11 ambassadeurs qui viennent d’être relevés de leur poste. Notamment des ambassadeurs du Mali qui étaient en poste en Côte d’ivoire, en Guinée, au Ghana, Mauritanie, Algérie, Japon, Chine, Turquie, Italie, Belgique, Canada.
Même si aucune raison officielle n’a été donnée pour expliquer ces rappels, le fait qu’elle soit intervenue à seulement une dizaine de jours après la confirmation de la victoire d’IBK par les sages de la Cour constitutionnelle donne droit à plusieurs commentaires. En effet, nombre de nos compatriotes ont vite fait le lien entre ces derniers mouvements et l’élection présidentielle.
D’aucuns affirment, dans les couloirs de services de l’Etat et aussi dans des salons feutrés de Bamako, que le rappel de ces ambassadeurs s’explique surtout par le résultat peu honorable obtenu par le président IBK dans ces juridictions. Pour d’autres, ces mouvements sont de l’ordre normal des choses et n’ont aucune connotation politicienne.
En tout cas, à analyser de près ces différents rappels, on y trouve d’une part une dose de politique à savoir le couperet de la sanction qui tombe sur la tête de ceux qui n’ont pas mouillé le maillot pour le chef de l’Etat lors de la dernière présidentielle et d’autre part un tantinet de mouvement ordinaire de diplomates.
Ainsi, le cas de l’ambassadeur du Mali, en Mauritanie, Youba Bah qui ne jure que par le Cherif de Nioro, lequel a même incité ses partisans à marcher contre IBK, peut être considéré commune une sanction politique car il a été nommé à ce poste il y a moins de quatre ans. Cela rappelle, en 2013, l’empressement de relever un certain Général Cissé de son poste d’ambassadeur à Malabo, lui qui avait été accusé d’avoir pris fais et causes pour Soumaïla. Il nous est aussi revenu que dans certains pays, lors de la dernière élection présidentielle, des ambassadeurs et leur famille ont même voté contre le président IBK.
Pour illustrer cette assertion, on cite le cas de la Turquie où c’était évident. En effet, dans le pays de Erdogan, au premier tour de la présidentielle, sur seulement 7 inscrits, seul une personne a voté et l’a fait contre le chef de l’Etat, candidat à sa succession.
Pour certains analystes politiques, cela est paradoxal parce qu’on suppose que ni l’ambassadeur ni sa famille n’ont daigné voter en faveur du président de la République, le seul vote enregistré devant être celui du représentant du président IBK dans le bureau de vote.
Par ailleurs, parmi les ambassadeurs appelés, figurent ceux en poste dans des pays où le président est venu en tête comme en Côte d’Ivoire et en Guinée. On ne peut donc pas leur reprocher d’avoir travaillé contre le président sortant ou tout simplement de n’avoir pas mouillé le maillot. Mais, là aussi, on ne peut écarter les mobiles politiques car l’un de ses deux ambassadeurs, notamment celui en poste en Côte d’Ivoire, serait un ministrable attendu dans le tout prochain gouvernement. Ce serait la meilleure récompense à lui offrir en contrepartie de sa loyauté, laissent entendre les indiscrétions.
Par ailleurs, pour le cas de la Guinée, des analystes justifient le départ de l’ambassadrice par des soucis de santé.
S’agissant de l’ambassadeur de la Belgique, son départ n’a pas surpris le monde diplomatique car il occupe le fauteuil dans cette juridiction depuis des années et serait donc en situation de quitter normalement le poste.
En tout cas, le président IBK qui se trouve à son dernier mandat, et que certains de ces partisans considèrent comme le président le ” plus trahi ” par ses proches, avait laissé entendre au cours de la campagne électorale que rien ne sera désormais comme avant. Est-ce alors à dire qu’il entend commencer déjà à mettre de l’ordre autour de lui. Car, on ne peut réellement gouverner un pays qu’en comptant sur des femmes et des hommes sûrs, mais surtout loyaux.