La glace est une denrée très sollicitée à la rupture du jeûne en cette période de grande chaleur où la coupure du courant devient de plus en plus fréquente. C’est une dure épreuve pour les vendeurs de glaces. Cette coupure répétitive met complètement à l’arrêt aussi certaines activités à Missabougou.
La vente de glace est l’activité principale de Mme Samaké Aïchata Diakité, propriétaire de deux réfrigérateurs à Missabougou. D’après cette mère de famille, la clientèle se passe pas mal, la plupart des gens aiment rompre le jeûne avec de l’eau fraiche.
Mme Samaké vend sa glace à 50 F CFA l’unité. Pour elle, les consommateurs ont besoin de la glace congelée, chose impossible à cause de la coupure d’électricité. « Quand nous les vendons, on se sent aussi mal à l’aise tout comme les clients qui se sentent dans l’obligation d’acheter ces glaces non congelées. Ils se trouvent dans le besoin ».
De 4 000 F CFA par jour, Mme Samaké Aïchata se voit aujourd’hui baisser ses revenus journaliers à près de 3000 F CFA, souvent moins à cause du délestage. La baisse des revenus n’est pas le seul souci d’Aïchatou, en ce moment. « A cause des coupures répétitivités, mes stabilisateurs ont été brûlées avec deux de mes fils. C’est très dangereux pour le réfrigérateur. Des fois, avec la baisse de la tension, les réfrigérateurs ont du mal à retrouver leur rite du travail. Les coupures récurrentes impactent négativement notre commerce. Nos commerces ne nous sont plus rentables. Le comble c’est qu’on nous fait payer des factures sans qu’on en tire profit », regrette la vendeuse.
La coupure d’électricité agace aussi Mah Diakité, une autre vendeuse de glace. « On ne sait plus quoi faire. Avec cette coupure répétitive, c’est de la perte pour nous qui sommes vendeuses de glaces. Mon commerce n’est plus rentable. Je ne gagne presque rien car la glace ne se forme pas ».
En plus des vendeuses de glaces, cette coupure d’électricité laisse aussi sans voix les consommateurs, comme Saada Berthe. « La coupure coïncidant avec le ramadan est une des dures épreuve pour nous les fidèles musulmans. Nous sommes fatigués. Le soleil est intense, il n’y a pas de groupe électrogène chez nous.
A l’heure de la rupture du jeûne, on ne parvient pas non plus à avoir de l’eau fraiche car les glaces ne sont pas formées. Ça devient compliqué.
Certaines vendeuses refusent de nous les vendre parce qu’elles disent qu’en sortant une seule glace non formée, ça peut détruire les autres glaces à côté », a déclaré Saada.
A Missabougou, certaines activités sont complètement à l’arrêt pendant la journée faute d’électricité. Nouhoum Diallo est soudeur. « Nous sommes confrontés à des difficultés, la coupure récurrente du courant nous laisse sans voix. Quand il y a coupure, notre travail s’arrête automatiquement. Nous sommes obligés d’attendre le courant. C’est de la perte pour nous, car je dois payer mes employeurs par semaines. Quand il n’y a pas de coupure, je peux gagner plus d’un millions par mois. Je demande à nos clients d’être indulgents par rapport aux délais des rendez-vous parce que c’est indépendamment de notre volonté ».
Mamadou Fomba est parmi ceux qui ne supportent pas les coupures récurrentes du courant. Le jeune meunier est affecté par cette coupure répétitive du courant. De 10 000 F CFA par jour, l’ouvrier dit gagner presque rien, ces jours-ci. Pourtant le ramadan est la période où les moulins sont les plus sollicités.
D’après l’ouvrier, « le travail au moulin est notre seul source de revenu. Nous travaillons pour gagner de l’argent hors, s’il y a coupure, notre commerce ne nous sont pas rentables. Nous travaillons juste quelques heures qui sont en plus perturbées ».
Si cette période de grande chaleur et de coupures intempestives angoissent de nombreux commerçants, quelques rares personnes tirent leur épingle du jeu, ce mois de ramadan. C’est le cas de Fatoumata Traoré. La jeune se convertie en vendeuse de glaces pendant cette période de ramadan.
« Le marché de la glaces se passe plutôt bien, congelée ou pas, les gens l’achètent. Je m’approvisionne chez une dame vers l’hôpital du Mali. J’achète à 50 F CFA l’unité pour les revendre à 100 F CFA. Par jour, je peux vendre jusqu’à 10 000 F CFA si les glaces sont bien congelées. Par contre, si les glaces ne sont pas bien formées, je perds 1 000 F CFA environ, car je suis obligée de les vendre à 75 F CFA. Mais tout compte fait, j’en tire profit ».
Awa Berthe
(stagiaire)
Mali Tribune