« Le pire » de tous les prédateurs sexuels

Très médiatisé, ce procès est considéré comme un tournant dans l’histoire du mouvement #MeToo puisque toutes les victimes sont afro-américaines et accusent une star elle aussi afro-américaine. 50 témoins ont dressé un portrait du chanteur, tandis que neuf femmes et deux hommes ont fait le récit, à la barre, des sévices qu’ils ont subis de la part de Robert Sylvester Kelly, de son vrai nom, dont des viols, des faits de pédopornographie ou encore des prises de drogues forcées. Le chanteur aurait usé de sa notoriété pour abuser de ses victimes, chacune décrivant un mode opératoire similaire : suite à des concerts de l’artiste, les victimes s’étaient vus remettre un bout de papier contenant le numéro de téléphone de la star, qui leur promettait de faire quelque chose pour leur carrière musicale. En 1994, R. Kelly avait déjà défrayé la chronique suite à son mariage illégal avec la chanteuse Aaliyah, alors seulement âgée de 15 ans.

Avocate de plusieurs victimes de R. Kelly, Gloria Allred, qui a déjà travaillé sur des procès de Harvey Weinstein et Jeffrey Epstein, a déclaré que le chanteur R&B était « le pire » de tous les prédateurs sexuels : « Il a utilisé sa célébrité pour approcher des filles vulnérables et mineures dans le but de les agresser sexuellement. (…) Tout cela a fait de M. Kelly un prédateur plus puissant et dangereux qui a opéré sans un réseau financier pour le soutenir ». Pour l’heure, le verdict final ne sera connu que le 4 mai 2022. Déjà en détention provisoire, il risque la prison à vie.