Profession ou foyer : faut-il forcement faire le choix ? Les étudiants de l’IHEM ouvrent le débat
En prélude de la fête du 8 mars, les étudiants de l’Institut des Hautes Etudes en Management ont tenu une conférence sur le thème : profession ou foyer : faut-il forcément faire un choix ? Cette conférence était animée par plusieurs panelistes, à savoir Mme Michèle, Française, directrice d’école, Mme Camara Zeneibou, commissaire divisionnaire au bureau des passeports, présidente des femmes policières, Mme Fadimata Agakatan, juriste d’entreprise, Mme Ina Kanouté et son collègue Burkinabé, toutes deux expertes en développement. C’était en présence du PDG de l’université lui-même, M. Abdoullah Coulibaly et plusieurs personnalités, le 7 mars 2019 dans la salle de conférence du dit établissement.
Les étudiantes de l’IHEM ont brisé le tabou et ont ouvert le débat. Si la femme était considérée comme un moyen de production, soumise aux pesanteurs socio-économiques et culturelles, la juriste d’entreprise, Mme fadimata dira qu’aujourd’hui entre la profession et le foyer, il faut concilier les deux. Pour elle, le foyer et la profession sont compatibles. Avec des exemples vécus, elle a demandé aux jeunes étudiantes de croire en elles-mêmes d’abord, de se fixer des ambitions dans la vie et des objectifs et d’avoir une volonté inébranlable. Pour la Française, Mme Michel, la femme n’a pas eu le choix dans son pays. Selon elle, la Française s’est libérée depuis 1945 grâce à une lutte pour leurs droits. Elle dira que l’Afrique changera par les femmes.
Pour elle, il faut que les femmes aient la capacité de se battre et qu’elles soient aidées par les hommes. « Si la femme arrive à s’éduquer, elle éduquera toute une société » a ajouté Mme Fadimata. Cependant, Nana Kadidia, étudiante, une des panelistes a évoqué les pesanteurs socio-culturelles, les contraintes de certaines professions qui occasionnent les voyages permettant à la conjointe de s’éloigner pendant un moment du foyer. La commissaire divisionnaire, Mme Camara Zeneibou dira qu’il s’agit d’une question d’organisation et d’une volonté affichée de la personne elle-même.
Pour elle, il faut communiquer avec le conjoint, établir la compréhension et cela grâce à un échange mutuel. Pour sa part, Mme Ina Kanouté, a demandé aux jeunes étudiantes de se battre et avoir l’ambition de réussir. Selon elle, il s’agit pour chaque fille de se demander ce qu’elle veut faire dans la vie. Bâtir sa propre carrière sur ses propres forces ou sur l’effort de quelqu’un d’autre ? A-t-elle demandé aux étudiantes. Elle a prodigué aux jeunes étudiantes que de ne compter sur personne mais que sur elles-mêmes, sur leurs propres forces.
Elle a fait savoir aux jeunes filles qu’il s’agit simplement d’un état d’esprit. Et c’est dans l’esprit que tout se passe, a indiqué Mme Ina Kanouté. Pour elle, avoir une carrière fait partie de l’objectif que chacune d’entre elle doit se fixer. « Les filles doivent savoir qu’est-ce qu’elles veulent être » a dit Mme Ina Kanouté. A elle d’ajouter que « quand on a envie d’y arriver, il faut se battre car, il y a toujours des difficultés, des obstacles tout le long de notre vie ». A son collègue Burkinabé de demander aux jeunes étudiantes de savoir ce qu’elles veulent faire de leur vie. A partir de son parcours, de son expérience, elle a montré en sommes que l’émancipation d’une femme viendra de la femme elle-même d’abord.
Le PDG de l’IHEM, Abdallah s’est dit impressionné de ce panel, des panelistes et tous les participants. « On ne peut pas construire un empire si on a pas de fondement » a dit M. Coulibaly. Selon lui, nos femmes ont leur sagesse, leur dignité. Selon le PDG de l’IHEM « on veut être l’autre sans être l’autre ». Il dira que la femme malienne avait son équilibre. Il a demandé aux jeunes étudiantes d’être fières d’elles-mêmes. Selon M. Coulibaly, les sociétés sont en mutation et qu’il y a beaucoup de chose à prendre en compte. Il a prêché pour la paix au Mali mais qu’il faut un minimum de justice.
Rassemblé par Fakara Faïnké