Prochaines échéances électorales : Le repli identitaire des politiques en vue ?
Meguetan Infos
Pour nombre de responsables politiques, la Transition tenterait de sonner le glas des partis politiques pour faire émerger un pouvoir militaire.
Plusieurs analystes relèvent qu’avec la forte militarisation des pans entiers de l’Etat durant cette période transitoire, le risque de l’émergence d’un pouvoir en treillis est plus que réel au Mali. Du moins, dans la dynamique du retour à l’ordre constitutionnel normal. Ce qui transparaît de plusieurs interventions lors du 5ème congrès de l’URD, le samedi dernier au CICB. Même si le président du parti fondé par feu Soumaïla Cissé, Gouagnon Coulibaly n’embouche pas cette trompette, plusieurs des invités du parti étaient dans ce discours.
En effet, El Hadj Baba Haïdara dit Sandy du parti RDA-Mali, le secrétaire politique du parti YELEMA, Hamidou Doumbia, Nouhoum Togo du parti USR, Boulkassoum Youré du MPM, Baba Cissé de l’ASMA, Youba Bah du RPM, Alhaassane Avva de la CODEM, Ibrahim Haïfdara de l’ADEMA-PASJ, entre autres, ont tous prêché le rassemblement de toutes les forces politiques du pays. A quelle fin ? Pour contrer toutes les velléités d’affaiblissement des partis politiques, en vue de les « remplacer par de nouveaux acteurs inféodés à des forces militaires », a confié loin des micros, un chef de parti politique invité.
En clair, pour la plupart des ténors du microcosme national, le pouvoir militaire en place veut démanteler la classe politique. C’est pourquoi, estiment-ils, le Premier ministre s’offusquerait du grand nombre de partis politiques enregistrés au niveau du ministère de l’Administration territoriale. Et un orateur de souligner que le pluralisme politique est consubstantiel de la démocratie et de la défense des libertés. Sans rappeler que la République du Mali préserve dans son fondement actuel le pluralisme politique.
Pour Nouhoum Togo de l’USR et Hamidou Doumbia de YELEMA, il urge que les partis politiques se donnent la main pour exister. « Si ce n’est pas le cas, nous allons tous périr, face à l’adversité », a indiqué le premier cité. Et le second de dénoncer les manœuvres visant à empêcher le rayonnement des partis politiques. Car, a-t-il martelé, « ce sont les partis politiques qui doivent aller à la conquête du pouvoir ; c’est leur vocation. On ne doit pas accepter qu’e l’on tente de les remplacer par d’autres entités»
En clair, de nombreux leaders politiques, ont appelé, à la tribune de ce 5ème congrès de l’URD, à un véritable repli identitaire des partis politiques. « Qu’on se couche, on meurt », a clamé un autre orateur, faisant référent à la pensé du Pr Joseph Ki-Zerbo. Pour dire que la classe politique doit se donner la main, pour faire échec à l’émergence d’un pouvoir militaire, comme cela se fait sentir. Mais, ce défi peut-il être relevé par un landernau politique miné par de nombreuses divergences et adversités ? Quid de la création de nouveaux pôles politiques acquis aux autorités militaires ? Ces nouvelles entités ne vont-elles pas fragiliser les initiatives fédératrices des partis politiques traditionnels ? L’avenir nous le dira !
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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