Prochaines échéances électorales : Le pouvoir de Transition pourra-t-il jouer à la neutralité ?
Meguetan Infos
Le pouvoir de transition du Colonel Assimi Goïta a tellement impacté le destin des Maliens durant ces deux dernières années qu’il est difficilement envisageable qu’il soit spectateur lors des prochaines échéances électorales.
– maliweb.net– Pour certains observateurs avertis de la scène nationale, en prenant le pouvoir en août 2020, les colonels responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) n’étaient pas en …promenade de santé. Pour signifier que le Colonel Assimi Goïta et ses frères d’armes n’étaient pas apparus au-devant de la scène publique juste pour un tour de villégiature. Ils avaient bel et bien un projet politique bien ficelé, celui de changer le destin de la Nation, en lui impulsant de nouvelles orientations stratégiques.
En effet, l’on se rappelle qu’au lendemain du renversement du président Ibrahim Boubacar Kéita, le Colonel Assimi Goïta, lors de ses premières apparitions, avait indiqué que le CNSP voulait changer la façon de gouverner le pays. Il avait alors sollicité, face au Médiateur de la CEDEAO, une transition devant s’étendre sur une durée d’au moins 3 ans. Ce qui n’avait pas été du goût de l’organisation régionale. Mais le Colonel Assimi Goïta avait insisté avant de lâcher du lest, visiblement à contre cœur.
C’est donc sous les pressions intenses d’Abuja que le Colonel Assimi Goïta a été contraint à accepter même que la transition soit dirigée par un civil ou un militaire à la retraite et étendue sur un délai de dix-huit mois. Durée qui sera prolongée plus tard avec une rallonge de 24 mois, après « une rectification », suite à un autre coup de force en mai 2021.
Ce rappel permet de s’attarder sur les actions décisives menées par le pouvoir du véritable meneur des coups de forces d’août 2020 et de mai 2021. Il s’agit des actes de « gouvernance vertueuse et de rupture » posés par le duo Assimi Goïta.
En outre, au plan diplomatique, la gestion des affaires publiques a été marquée par la tension frôlant la rupture d’avec certains Etats comme la France, l’Allemagne, le Danemark, le renvoi de la force Barkhane, les sanctions économiques durant 7 mois par la CEDEAO et l’UEMOA, etc. Toutes ces actions ont poussé l’Etat malien à réorienter ses « partenariats privilégiés » avec des pays comme la Russie, la Chine pour résoudre la crise sécuritaire qui le traumatise.
Ces actes majeurs de positionnements ne peuvent-ils pas être remis en cause par les futures autorités, qui sortiront des prochaines élections ? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi le pouvoir actuel ne voudra certainement pas organiser des élections d’où sortiraient des autorités susceptibles par exemple de remettre en selle la France dans le pays.
De même, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta ne voudra pas aussi que la coopération militaire bien ficelée avec la Russie soit remise à plat. Ce qui va inciter le pouvoir à manœuvrer les choses pour que les futurs hommes forts du pays soient dans la même orientation politique que lui. Donc, les colonels Assimi Goïta, Sadio Camara, Abdoulaye Maïga et les autres feraient des pieds et des mains pour que les candidatures soient astucieusement filtrées.
Sans oublier que le pouvoir n’hésiterait pas à propulser des mouvements et associations pouvant mobiliser l’électorat en faveur de la continuité politico-stratégique du colonel Assimi Goïta. Celui-ci ne peut donc pas jouer à la neutralité dans les prochaines élections. Il pourra même, assurent certaines confidences, se lancer dans la course pour la conquête du palais présidentiel de Koulouba ou, tout au moins, positionner un haut cadre acquis à leurs convictions.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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