Prochaines échéances électorales : Ces bains de foules qui aiguisent l’ambition présidentielle
Meguetan Infos
A force de s’offrir des bains de foule répétitifs et de s’auréoler des manifestations de soutien populaire, le président de la Transition, le Col Assimi Goïta, résistera-t-il à l’envie de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Le proverbe populaire selon lequel « L’appétit vient en mangeant » est particulièrement de mise dans la sphère politique et surtout dans le cadre de la gestion des affaires publiques. C’est pourquoi, dans le cadre du fonctionnement normal des institutions d’un pays, c’est au sein des hauts cadres de l’Etat que les ambitions de postuler à la présidence de la République naissent le plus souvent.
Mais, dans le cadre d’un régime d’exception, le chef de la Transition peut souvent être amené à nourrir l’ambition d’être « l’Homme de la situation » dans la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est ce qui risque d’arriver au Mali. Car, le chef de l’Etat actuel pourrait se convaincre qu’avec les actes de gouvernance posés durant cette période d’exception et le soutien populaire dont il jouit, il ne saurait s’effacer pour le retour des civils au pouvoir.
En effet, avec la popularité dont il jouit et surtout les manifestations de sympathie des masses populaires, le Col Assimi Goïta peut se sentir sollicité à « poursuivre » ses fonctions de dirigeant du pays. Comment en est-il autrement quand l’on ne cesse, ces derniers temps, d’enregistrer d’impressionnants bains de foules à chacune des sorties du chef de l’Etat ?
C’est ce à quoi l’on a assisté la semaine dernière lors du déplacement du chef de la Transition à Ségou. C’est une marée humaine des grands jours qui a accueilli le Col Assimi Goïta, sans oublier le monde fou qui a envahi le stade Amary Daou de la Cité des balanzans pour saluer et encourager le chef de la transition d’août 2020 et de mai 2021. Et, dans cette ambiance, les foules scandaient des slogans qui décrivent l’hôte du jour comme un héros, un « messie » ou un « envoyé de Dieu » pour sauver le Mali des griffes des impérialistes et néocolonialistes de tous bords.
Il faut avouer cette posture de rupture d’avec la politique néocolonialiste occidentale et surtout de la France est fortement appréciée par les populations jusqu’au-delà des frontières maliennes. C’est pourquoi les regroupements et mouvements panafricanistes ne cessent d’apporter leurs soutiens multiformes au pouvoir du Col Assimi Goïta.
Par ailleurs, le bain de foule du vendredi dernier que s’est octroyé le président de la Transition au Stade 26 mars de Bamako et tout le long de son passage pour revenir à Kati prouve que l’homme fort du palais de Koulouba pourrait s’y maintenir pour quelques années encore. Ceci, dans la mesure où plus d’un Malien n’hésite plus à clamer haut et fort que le destin du pays est désormais attaché au chef de la Transition, celui-là qui a osé chasser la France et la MINUSMA du sol national, sans que le Maliba demeure !
En définitive, les observateurs estiment que l’onction populaire et les nombreuses sympathies suscitées par le chef de l’Etat plaident forcément en sa faveur pour briguer éventuellement la présidence de la République pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Comme pour dire que les bains de foules de ces derniers temps, aiguiser l’appétit du…prince du jour. Cette analyse se renforce surtout par les actions socio-économiques d’envergure (constructions de routes, réouverture d’unités industrielles de productions, etc), les actions humanitaires et les efforts impressionnants en matière d’équipements des forces de défense et de sécurité devraient donner des idées au Col Assimi Goïta.
Tout cela sera couronné par le vote massif du oui en faveur de l’adoption de la nouvelle Constitution, une initiative forte du chef de l’Etat, dans un contexte sociopolitique qui plaide plus en sa faveur.
Boubou SIDIBE /maliweb.net
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