Procès en diffamation de Somilo contre Africable-Mme NDiaye : Revers judiciaire pour la filiale de Barrick
Meguetan Infos
Le Tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako a rendu son délibéré dans le procès en diffamation intentée par la Société des mines de Loulo contre Africable Télévision, la présentatrice de l’émission « Femmes capables », Mme Djénébou Mariko et Mme Kadiatou NDiaye, ingénieur géologue licenciée. Elles ont été déclarées non coupables des faits de diffamation. Un revers judiciaire pour cette filiale de Barrick de Canada et une victoire pour les défenseurs de la liberté d’expression et des défenseurs des victimes de violences basées sur le genre.
Le 23 octobre 2022, Madame Kadiatou NDiaye, ingénieur géologue licenciée par la Société des mines de Loulo après neuf (9) ans de service a fait un témoignage dans l’émission « Femmes capables » animée par Madame Djénébou Mariko sur la chaine du continent Africable Télévision. Dans son récit, l’ancienne employée a fait cas des pratiques de harcèlement sexuel et des menaces qu’elle a subies de la part de certains responsables de la société minière, une filiale de Barrick de Canada.
La société des mines de Loulo a sollicité et obtenu un droit de réponse dans la même émission, le 13 novembre 2022. Malgré tout, Somilo a décidé de porter l’affaire devant le Tribunal de grande instance de la Commune VI en poursuivant Africable, la présentatrice de l’émission et Mme Kadiatou NDiaye pour diffamation à travers une citation directe en date du 26 janvier. Les débats ont eu lieu le 2 février dernier pendant plusieurs heures au siège de cette juridiction de première instance. Et l’affaire fut mise en délibéré pour le 9 février. Le Tribunal a déclaré les prévenues non coupables des faits de diffamation.
Dans un message posté sur sa page facebook, Africable Télévision a souligné que « Madame Kadiatou NDiaye répéta à la barre exactement tout ce qu’elle avait avancé sur le plateau d’Africable allant même cette fois-ci à exhiber des preuves matérielles, des audios d’échanges téléphoniques, bref le grand déballage ». Pour la chaine de télévision, le délibéré est on ne peut plus clair.
« Un verdict, une victoire. Celle de la vérité sur le mensonge. Merci au jeune et brillant avocat Me Abdramane Mamata Touré qui gagne ainsi son 9e procès en diffamation. Un record ! », a posté sur sa page Facebook, la chaine de télévision, le 09 février dernier, soit quelques heures après le verdict.
Interrogé par la presse, Me Kassoum Boubacar Tapo, un des avocats de la défense, a fait part de toute sa satisfaction. Il s’est réjoui de cette première bataille remportée par son équipe. Selon le journal en ligne « Malijet », « les avocats de SOMILO n’ont pas voulu faire de déclarations après ce verdict ».
La Présidente de l’ONG WILDAF qui a eu des larmes aux yeux en apprenant le verdict a salué cette décision de justice. Elle a remercié toutes les personnes qui ont soutenu l’ONG WILDAF dans cette bataille judiciaire avant de rendre un hommage aux avocats pour leur engagement de façon bénévole.
Ce verdict est aussi une victoire pour l’ONG WILDAF et une consécration de la liberté d’expression des victimes des violences basées sur le genre. En effet, Mme Kadiatou NDiaye a travaillé au sein de cette filiale de Barrick de Canada pendant neuf (9) ans en qualité de géologue. Elle a été licenciée pour s’être plainte des harcèlements sexuels et menaces venant de certains de ses supérieurs. Depuis lors, elle se bat avec le soutien de WILDAF pour obtenir réparation sans succès. Ses différentes prises de parole et autres correspondances ont suscité des implications soupçonnées au niveau du gouvernement de la Transition. Une cadre de la Présidence de la République a été limogée. C’est une autre histoire dans ce qui semble être une affaire d’Etat.
CD
Le Challenger