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Prévention contre le coronavirus : les bonnes actions des organisations à l’intention des enfants de la rue

Avec la propagation du Coronavirus au Mali, nul ne mérite d’être laissé-pour-compte. C’est ce qu’ont compris certaines organisations de protection des enfants de la rue qui ne connaissent plus de repos dans leur campagne de sensibilisation à l’endroit de ces enfants.

Le Mali compte des milliers d’enfants qui ne connaissent d’autre chez-soi que la rue où ils dorment, quémandent pour se prendre en charge, voire leur famille. La plupart sont des enfants en situation de rupture familiale. Ces catégories d’enfants pullulent le bord des voies publiques dans la plupart des grandes villes maliennes, du matin au soir, à la recherche d’aumônes. Difficile de les distinguer d’un seul coup d’un mendiant qui travaille pour un maître coranique.

Avec cette pandémie du Coronavirus et son Corollaire de couvre-feu à partir de 21 h, la vie se complique davantage pour ces enfants. Ils doivent non seulement observer les gestes-barrières pour ne pas se faire contaminer, mais aussi rejoindre leur lieu de séjour avant le couvre-feu. Mais le drame est que la plupart de ces enfants n’ont aucune connaissance de ces mesures préventives dictées par les autorités sanitaires du pays, ils ignorent le degré de contagion rapide de cette pandémie.

Pour pallier ce déficit d’information, certaines organisations œuvrant dans la protection de l’enfance sont engagées auprès de ces enfants afin de les sensibiliser sur les bonnes pratiques à adopter, mais aussi les informer du couvre-feu instauré de 21 h à 5 h du matin.

Selon le président de l’association Dounia à Bamako, Aboubacar Touré, tous ses agents de terrain sont à pied d’œuvre pour la sensibilisation sur le Covid-19, mais aussi la livraison de savons à des enfants de la rue de la capitale malienne. A côté de cela, cette association travaille d’arrache-pied à trouver pour ces enfants des familles d’accueil qui vont s’occuper d’eux afin d’éviter toute tracasserie avec les forces de l’ordre une fois les patrouilles commencées la nuit. Aux dires de M. Touré, l’association Dounia accompagne chacune de ces familles d’accueil d’une somme forfaitaire pouvant s’élever à près de 20 000 FCFA par enfant pris en charge.

D’autres organisations, comme la Fondation pour l’enfance de Ségou, s’attèlent à la diffusion des messages de bonnes pratiques auprès de ces enfants de la rue en cette période de propagation du COVID-19. Selon Yves Traoré, directeur général de ladite Fondation, des gels hydro alcooliques, des savons, des gangs ainsi que des cache-nez sont distribués par sa fondation à ses enfants afin de les protéger de cette pandémie. « Nous les invitons à se laver toujours les mains avant et après avoir reçu des visiteurs », laisse-t-il entendre.

Ces pratiques à l’endroit de ces enfants sont déterminantes dans la lutte contre le COVID-19 dans ce pays où les enfants de la rue, qui sont pour la plupart des mendiants, pullulent les rues, les devantures des maisons. Tant qu’ils ne sont pas informés et protégés de cette pandémie, nul ne peut se sentir protégé chez soi. Les autorités maliennes doivent suivre le pas de ces organisations.

Notons qu’au Mali, en 2015, le Système national d’information sanitaire et sociale de la Cellule de Planification et de Statistiques du secteur santé, du Développement social et de la Promotion de la famille du Mali estimait le nombre de mendiants au Mali à 39 951, dont 15 134 enfants. Selon les estimations du Samusocial, une organisation de lutte « contre l’exclusion sociale des enfants et jeunes en grand danger dans la rue », en 2017, on dénombrait près de 805 enfants et jeunes vivant dans la rue, uniquement à Bamako.

Avec un tel effectif, difficile d’ignorer cette couche dans la lutte contre le Coronavirus dans ce pays.

Fousseni TOGOLA

Source : LE PAYS

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