La crise que traverse le secteur de la presse papier au Mali n’est pas nouvelle, loin de là, mais la pandémie a accéléré son déclin et sa mue au profit du numérique.
Avec l’envolée du prix des matières premières, le coût du papier a explosé et se répercute sur celui de l’impression. Depuis, le coût de l’impression a bondi de 48%, et les imprimeurs exigent aujourd’hui des paiements cash.
Face à cette situation, les discussions entamées par les faîtières de la presse avec les différents gouvernements pour trouver un moyen d’amortir cette hausse spectaculaire et mondiale sont restées vaines.
Dans les jours à venir les éditeurs des journaux papiers n’épargnent pas une presse morte sur tout le territoire national afin de tirer la sonnette d’alarme et interpeller le gouvernement sur la descente « aux enfers actuelle des entreprises de presse imprimée ».
À l’origine de cette situation désastreuse de la presse écrite, la mévente des journaux, la suspension des partenariats ; l’augmentation du coût de l’impression de 48% et le mutisme de l’État ; la mauvaise politique de distribution des journaux sur l’étendue du territoire, la chute drastique des chiffres de ventes, le non-paiement de l’aide à la presse depuis 3 ans, la pression des imprimeurs qui exigent désormais des paiements cash et la non application de la convention collective qui pèse sur les entreprises de presse.
La presse malienne regorge de plus de 100 titres de journaux avec différentes thématiques qui sont vendus sur le marché malien. Mais le baromètre des ventes n’est pas reluisant et la situation précaire des journaux s’en pire. Depuis, le journalisme s’agonise au Mali et la presse s’effondre. D’où le lieu de faire le diagnostic d’une presse au fond du trou.
Mariam Konaré
Source: Le Nouveau Réveil