Présidentielle en Gambie: des files d’attente dans les bureaux de vote à Banjul
Meguetan Infos
Six candidat sont en lice pour briguer un mandat présidentiel en Gambie, dont le sortant Adama Barrow. Un scrutin qui va se jouer en un tour. Dans la capitale Banjul, les bureaux ont ouvert à l’heure et depuis le vote se déroule dans le calme avec une foule importante dans les centres électoraux.
Milieu de matinée dans le quartier Kanifing de Banjul, les queues s’allongent devant les trois bureaux de vote d’une école transformée pour la journée en centre électoral. Plusieurs dizaines, voire plus d’une centaine de personnes attendent dans le calme, carte d’électeur en main. Parfois, un homme ou une femme plus âgé dépasse la foule pour éviter l’attente.
Jawar lui est arrivé tôt. Il est content d’être là et mesure l’importance de cette journée. Néanmoins, il aimerait que les choses aillent vite, car il doit se rendre à son travail ensuite. « Je suis très occupé », nous explique-t-il.
Même scène un peu plus tôt, aux abords de l’Independance Stadium. Le soleil est déjà levé, mais il est encore tôt. Pourtant, les électeurs sont déjà présents pour accomplir leur devoir électoral. Plusieurs heures avant l’ouverture officielle, ils étaient des dizaines à attendre. Et ils ont assisté attentivement au déploiement du matériel électoral.
La Gambie utilise un système unique, un vote à billes. Dans l’isoloir, chaque candidat a son urne avec sa photo, son nom et sa couleur. Les électeurs vont y glisser une bille de cristal et c’est la sonnette qui permet d’enregistrer le vote. Avant d’installer ces fameuses urnes, les agents de la Commission électorale se sont assurés qu’elles étaient bien vides, ont mis un fond de sable pour étouffer les autres bruits et les ont scellées sous l’œil des représentants des candidats.
À huit heures et quelques minutes, elle a été la première à voter dans ce centre électoral. Ndey Amie est tout sourire quand elle nous montre sa carte d’électeur et son doigt marqué par l’encre indélébile. « Je suis contente d’avoir voté. Je suis là depuis cinq heures du matin. C’est important pour moi. »
Le vote se déroule aussi sous l’œil attentif des observateurs nationaux et internationaux. Plusieurs missions ont été déployées sur le terrain que ce soit par la société civile ou des instances comme la Cédéao, organisation sous régionale, l’Union africaine ou encore l’Union européenne. Selon la Commission électorale près de 1 000 accréditations d’observateurs ont été délivrées, un chiffre important pour un pays qui compte un peu plus de 1 400 bureaux de vote.
Les forces de sécurité sont chargées d’encadrer le scrutin. Elles sont effectivement visibles dans chaque centre de vote visité, mais leur présence se fait plutôt discrète.
Pour Lamine, croisé dans la foule, tout cela est la garantie d’un scrutin libre. Bien qu’il ne soit plus tout jeune, il nous confie voter pour la première fois : « Je suis un citoyen, j’ai le droit de vote, le vote c’est ma voix. Avant je ne votais pas car c’était inutile. Il y avait des intimidations même dans les bureaux de vote. Maintenant, c’est vraiment différent La peur a disparu. »
RFI