Présidentielle 2022: un pion de la France à Koulouba ?
Le changement dans la continuité, c’est le scenario à redouter pour l’accession à Koulouba, en 2022, avec cette hérésie politique du Cadre de Concertation National qui recommande : ‘’tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et de jouir de tous ses droits civiques et politiques’’. Une proposition kafkaïenne qui ouvrirait grand les portes de la candidature à la présidence à tout étranger intéressé de siéger à Koulouba.
SAMA MONEY
Du 25 au 27 janvier 2021 s’est tenue la Rencontre Technique du Cadre de Concertation National sur la relecture des textes de loi sur le cadre juridique des élections au Mali. Cet atelier organisé par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), s’inscrit, dit-on, dans le cadre de la démarche participative pour la relecture de la Charte des partis politiques, de la Loi électorale et la Loi organique sur l’éligibilité et l’inéligibilité des députés.
L’objectif principal de l’atelier était d’aboutir à une amélioration du cadre juridique et institutionnel des élections à travers une relecture en profondeur de ces lois au centre des préoccupations des acteurs politiques.
Outre la CENI, la DGE et le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile qui ont pris part à cet atelier ont formulé entre autres recommandations et propositions : la création d’un Organe unique et indépendant de gestion des élections, le renoncement du Président élu à sa seconde nationalité étrangère s’il en dispose.
En clair, au terme de trois jours de rencontre du Cadre de concertation entre les acteurs politiques et le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, on a décidé entre coquins et copains d’élaguer tout simplement l’article 31 de la Constitution du 25 février et de le jeter aux orties et d’ouvrir la course à la présidence du Mali aux étrangers, pardon bi, tri et quadri nationaux.
En lieu et place du très nationaliste Article 31 qui dit sans équivoque que ‘’tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et de jouir de tous ses droits civiques et politiques’’, les participants à cette farce d’atelier ont proposé de manière aussi complice que condamnable l’ouverture des vannes. Ils proposent simplement que ‘’le Président de la République doit renoncer à sa seconde nationalité étrangère s’il en dispose dès son élection’’. Ce qui suppose désormais l’acceptation à la présidentielle malienne des candidatures des étrangers, pardon des Maliens de la légion étrangère à savoir ceux qui sont Maliens quand ils sont au Mali, étrangers quand ils sont à l’étranger.
Point de chauvinisme, ou d’anti-diasporaisme primaire, mais l’acceptation de la candidature des bi, tri, ou quadri nationaux pose la question de la loyauté envers la République. Car, l’obtention de la nationalité de tout pays implique un serment de fidélité et de loyauté au drapeau de ce pays.
En acceptant la candidature de quelqu’un qui a une double nationalité, on prend le risque d’élire un étranger à la tête du pays. En proposant que ‘’le Président de la République doit renoncer à sa seconde nationalité étrangère s’il en dispose dès son élection’’, on conforte cette opinion qu’on a bien élu un étranger à la tête de la République.
Et le ‘’son renoncement à sa seconde nationalité étrangère’’ (pour le temps de son mandat ?) n’effacera pas le fait que le pays de cette nationalité étrangère pourra toujours alléguer qu’un de ses citoyens a été élu président du Mali. Et puis, il n’y a pas que les Binationaux, il y a au Mali des gens qui ont trois, quatre, cinq ou plus encore de nationalités.
N’aurait-il pas été plus simple d’exiger, si on tient à faire élire un de ces Maliens avec une nationalité hybride de lui demander de renoncer à sa nationalité étrangère avant d’être candidat et son acte de renoncement définitif à cette nationalité devant figurer dans le dossier de candidature ? Un prétexte de moins pour notre extrême droite qui pourrait y voir un nouveau complot de la France pour placer un de ses pions à Koulouba… après le Président IBK.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: Info Matin