Le président de l’APM Mohamed Ali Bathily, lors du meeting à Koutiala : «aucun pays ne peut survivre à la violation de ses propres lois»
Les populations de Koutiala ont réservé, avec ferveur, un accueil triomphal au président des APM, Me Mohamed Ali Bathily, non moins ministre de l’urbanisme de l’habitat et des Affaires foncières lequel était accompagné d’une forte délégation venue de l’intérieur et de l’extérieur du Mali.
Prenant la parole, le président Bathily, dira que la démocratie a causé plus de gâchis que de bien au Mali durant les 20 ans de gouvernance démocratique. Et c’est cette situation qui a conduit le pays en 2012 vers sa chute. D’où la création des APM pour soutenir le président IBK lors de la présidentielle de 2013 afin qu’il remette le pays sur les rails.
Pour Me Bathily, il est grand temps que certaines vérités soient dites sur les 4 ans de gouvernance actuelle du pays. Selon lui, les révoltes actuelles des populations contre certains juges (à Kolokani, Kangaba, Nioro) et l’emprisonnement quotidien des paysans à cause de leurs terres par des spéculateurs fonciers, prouvent à suffisance qu’il n’y a pas de justice dans ce pays.
A Koutiala, il a surtout été question de la spéculation foncière. Après avoir écouté les soucis des chefs traditionnels et d’autres participants à la rencontre, le ministre a promis de trouver des solutions. Cependant, il les a invités à l’union pour faire face à ce problème.
Selon le ministre Bathily, «aucun pays ne peut survivre à la violation de ses propres lois, or le Mali est devenu un champ de violation fréquente de ces lois, par ceux-là qui ont la charge d’appliquer cette loi. Cela est inadmissible et nous ne pourrons pas nous taire qu’on ne nous demande pas surtout de nous taire nous allons parler de plus en plus et encore d’avantage, nous ne nous tairons pas tant que ce peuple souffre nous ne tairons pas que personne n’y compte».
Le ministre Bathily a parlé de son interpellation à l’Assemblée. Pour lui, « c’était une interpellation télécommandée pour soutenir des gens qui ont violé la loi, et voulaient volés l’Etat. Cela ne passera pas. Ils se sont fâchés et sous la houlette des députés malhonnêtes, j’ai été interpellé. Mais c’est dommage que ce soit par des députés soi-disant soutiens du président IBK et qui sont dans son parti. Il est grand temps que le président regarde derrière lui dans son parti ; en tout cas pas question de se laisser faire ».
Pour lui, tant que les chefs de villages restent divisés pour des raisons personnelles, ils ne pourront jamais arriver à bout de leur combat contre la spéculation foncière. Il les a invités à être solidaires car l’union fait la force.
Quant à l’administrateur général des APM, Sylvestre Kamissoko, il a rappelé les différentes activités de solidarité et d’entraide menées par son association envers les couches démunies. Il s’agit des journées de don de sang, d’assistance des jeunes diplômés, des journées de consultations gratuites dans plusieurs localités du pays, la dotation des centres de santé en médicaments, l’assistance juridique des couches vulnérables sur les questions foncières et l’intermédiation sociale dans les conflits sociaux et litiges fonciers.
Pour Sylvestre Kamissoko, les actions de vulgarisation des réformes politiques et institutionnelles du gouvernement par les APM durant ces 4 ans, ont été d’un grand soutien au régime d’IBK. A côté de ces actions, a-t-il dit, un volet politique dénommé IRM a permis aux APM de s’engager dans les compétitions électorales.
Ce qui a marqué le public et le ministre Bathily, a surtout été l’intervention de Tiecoura Coulibaly, qui a parlé d’une spéculation foncière portant sur de plus de 300 ha situés entre 7 villages du cercle de Koutiala. Selon lui, plus 50.000 familles de paysans souffrent depuis 2002 à cause de cette affaire.
Après les différentes interventions, Me Bathily a promis de se rendre sur place ou d’envoyer une mission sur le terrain dans un bref délai. Me Bathily dira qu’il n’est plus question de se taire face aux cas d’injustice dans le pays.
Le président de l’APM a profité de ce meeting pour annoncer une réforme en cours au niveau de son département contre la spéculation foncière. Selon lui, cette réforme vise à rendre gratuite la création des Titres fonciers (TF) afin de permettre aux paysans d’avoir des TF sur leurs terres agricoles.
Mohamed Salia Touré, l’ancien président du CNJ-Mali qui y était présent sur invitation du président des APM en tant que représentant d’une organisation partenaire dénommée ‘’WeléWelé’’, a parlé de la triste réalité du pays marquée par la montée en puissance de l’insécurité.
Gaoussou Kanté
La rédaction