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Pr Salikou Sanogo face à la presse : «Le parti URD traverse la crise la plus grave depuis sa création»

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Pr Salikou Sanogo, 1er vice-président assumant l’intérim du Président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) était, le 7 janvier dernier face à la Presse au Mémorial Modibo Kéita en présence de Me Boubacar Karamoko Coulibaly vice président, Daouda Touré, secrétaire général de l’URD, Me Demba Traoré, secrétaire à la communication et de délégations venues des régions. L’occasion est opportune pour lui de dire «sa part de vérité» dans la crise que traverse le parti depuis un moment.

L’émotion est palpable dans la salle, sous les yeux avisés de Mme  Cissé Assitan Traoré, épouse de feu Soumaïla Cissé. A peine, on lui tire un mot. Peu loquaces, les témoignages et discours sont enclins de mesure, mais pleins d’émotion et de tristesse. Le parti de la poignée de main traverse des moments troubles, il faut rapidement sauver la famille URD, d’une possible dislocation, qui était, il y a deux ans, inimaginable.

Sous la gouverne de Salikou Sanogo, il faut sauver les meubles d’une situation affligeante. « Le parti URD traverse la crise la plus grave depuis sa création » a-t-il déclaré. « L’URD, parti symbole de l’unité, n’a pas fini de porter un deuil, qu’une autre page sombre s’ouvre en son sein, avec des équivoques sans pareille dans l’histoire du parti. Temps de crise pour certains, temps de règlement de comptes pour d’autres, mais temps de garder surtout la sagesse, croit-on  fermement au sein de l’URD. J’ai entrepris avec d’autres camarades toutes les démarches tendant à contenir ladite crise à travers nos principes et valeurs, mais en vain », a déploré le Pr Salikou, dans un ton vraisemblablement lamentable.

Partant d’un diagnostic sans complaisance, il est revenu sur les péripéties de la crise que le parti traverse ces derniers temps. Salikou Sanogo se veut clair : « a l’issue du 4ème congrès ordinaire tenu par le parti URD les 21 et 22 décembre 2019 à Bamako, l’honorable Soumaïla Cissé a été élu Président et le Professeur Salikou SANOGO premier Vice-président du parti pour un mandat de cinq ans ». D’après lui,  « le 25 décembre 2020, l’honorable Soumaïla Cissé décédait. A cette date notre pays était déjà engagé dans le processus de transition en cours et l’élection présidentielle était annoncée pour février-mars 2022 ». C’est alors, poursuit Pr Sanogo, que le parti a enregistré les adhésions de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra. « Très rapidement, les ambitions présidentialistes de ces deux hommes allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour des quelles Soumaïla Cissé et ses camarades ont fondé l’URD », a-t-il regretté avec gravité.

Il rappelle : « à l’appel à candidature pour la désignation du futur candidat du parti à l’élection présidentielle, ils ont tous les deux fait acte de candidature mais se sont inscrits immédiatement dans une machination tendant à la modification des règles du jeu en la matière au sein du parti ». Pr Salikou Sanogo déplore une machination orchestrée. « Contrairement aux dispositions en vigueur qui veulent que le candidat du parti à l’élection présidentielle soit choisi par le BEN, ils exigent que cela soit fait par les sections qu’ils ont pris soin préalablement de tenter d’instrumentaliste dans ce sens », a-t-il regretté avec véhémence.  Et d’indiquer : « Pour atteindre leur but, le plan de ces camarades contestataires a consisté tout d’abord à tenter de provoquer un blocage au niveau des instances dirigeantes du parti afin de pousser à un changement du directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes. Les camarades du BEN engagés dans ce projet ont transformé les réunions du Secrétariat exécutif et du BEN en séances d’invectives, de grossièretés et de contestations ».

Cette situation a perduré, et a conduit à un bicéphalisme sans précédant au sein de l’URD, et qui sanctionnera l’entrée des tribunaux dans la dense. « La seule fois que nous avons eu recours à la justice dans le cadre de ce dossier, c’était pour demander de ne pas permettre l’organisation d’un congrès extraordinaire qui n’a pas été régulièrement convoqué. Car, argue-t-il, ni la charte des partis, ni les textes de l’URD ne prévoient une pétition pour convoquer les instances. C’est dire que le processus de convocation et d’organisation dudit congrès Extraordinaire a violé les dispositions statutaires et réglementaires de notre parti ».

Pour Me Alassane Diop, porte parole du collège d’avocat de l’URD, « le bicéphalisme au sein de l’URD, est un problème créée de toutes pièces».

Ousmane Tangara

Le Challenger

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