Pourquoi beaucoup de gens voient leur état s’améliorer juste avant de mourir ?
Par Patrick F
Une personne en fin de vie même des suites d’une affection grave peut aux dernières minutes avant sa mort voir son état s’améliorer. Qu’il s’agisse d’une personne âgée ou non, les scientifiques parlent d’une « lucidité terminale » où l’on semble retrouver ses
Si la mort du patient peut être prévisible en raison de nombreux signes avant-coureurs, les derniers jours ou heures avant le décès d’une personne malade ou non avant la mort peuvent annoncer une amélioration de l’état de santé.
Des patients en fin de vie peuvent sembler aller mieux avant de mourir
Ce phénomène s’appelle « la lucidité terminale ». Si la mort suit ce que l’on appelle l’agonie qui est caractérisée par une difficulté à respirer, il peut arriver qu’une personne en fin de vie semble avoir un état de santé qui s’améliore. Cette amélioration qui peut arriver aux malades en fin de vie s’est fait connaître initialement dans deux chroniques écrites par Sara Manning Peskin, spécialiste en neurologie de l’Université de Pennsylvanie, qui décrit les signes annonciateurs de la mort. Si parmi eux, on y trouve les difficultés respiratoires, les râles d’agonie et une agitation, il existe également ce signe qui donne l’impression que l’état de la personne peut être moins inquiétant. Du point de vue de la personne mourante, cette dernière ressent certaines choses avant de s’éteindre.
L’évolution du patient mourant avant le décès
Alors que lors d’une affection grave et incurable ou après un accident, l’agonie se caractérise par des symptômes tels que des difficultés respiratoires ou des râles, ces derniers moments de vie de malades se caractérisent par une curieuse baisse des signes avant-coureurs du décès. C’est le biologiste Michael Nahm qui, en 2009 a inventé le terme « lucidité terminale » pour nommer cet état qui ne dure pas dans le temps. Alexander Batthyany, expert en psychologie cognitive décrit cette amélioration temporaire comme un retour à l’énergie et à la clarté ou « une lumière à la fin du tunnel ». Alors que le patient en fin de vie semble plus que jamais conscient, cet état surgit paradoxalement lorsqu’ils ne le sont déjà plus. Alors que la lucidité terminale survient souvent avant le décès, des changements scientifiquement prouvés arrivent au moment de la mort.
Des regains d’énergie soudains
Si cet état de « lucidité terminale » est expliqué par des experts, les scientifiques ne sauraient à ce jour pas l’expliquer. Barbara Karnes, auteure et infirmière des hospices compare cette amélioration à avoir « un pied dans chaque monde ». Généralement, ce regain d’énergie et de « conscience » touche les victimes d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles psychiatriques, de tumeurs ou encore de démence. L’experte en neurologie a recensé plusieurs cas de personnes en fin de vie dont les profils et les âges sont hétérogènes. Le médecin parle du décès de son grand-père qui ne parlait plus de façon cohérente à la fin de sa vie. La veille de sa mort, il recommençait à discuter et à rire avec ses enfants pendant quelques minutes. Sara Manning Peskin relate également l’histoire d’un enfant de 5 ans dans le coma depuis 3 semaines. Avant de mourir, il a dit à sa famille qu’il allait mourir et qu’il les remerciait de le laisser s’en aller. Des propos qui sont des exemples de cette « lucidité terminale » qui peut survenir chez les patients en fin de vie. Un troisième cas qui prouve ce phénomène est le récit de la mort d’une femme de 26 ans atteinte de troubles mentaux qui n’a pas parlé depuis des années. Avant de s’éteindre, elle a commencé à chanter !“Où l’âme trouve-t-elle sa maison, sa paix ? Paix, paix, paix céleste !”
Choisir de ne pas faire de réanimation
Egalement cité par le MSD Manuals, le mot inventé par Michael Nahm a été appuyé par 83 comptes-rendus publiés dans la revue Archives of Gerontology and Geriatrics en 2012. Selon ces documents établis sur la base de 250 ans, ce phénomène s’est produit une semaine avant la mort neuf fois sur dix. Parfois, les médecins décident sous la demande de la personne en fin de vie de ne pas procéder à la réanimation cardiopulmonaire. Les proches peuvent également être décisionnaires dans les conditions de la mort de l’être aimé tel que l’hospitalisation ou la fin de vie à la maison si des médicaments sont à disposition. Une minute après le décès, des changements dans le corps s’opèrent.