Pour le contrôle d’une forêt dans la commune de SIDO : Konoko terrasse Sakoro
Face à la bataille judiciaire qui l’opposait à son voisin Konoko ( un village connu sous le nom de Bougoubala) devant la Cour suprême au sujet du contrôle de la propriété et de la gestion d’une forêt située sur le territoire de ce village suivant la délimitation territoriale effectuée par le colon, le village de Sakoro, soutenu par le maire de Sido, a perdu. Dans son arrêt N° 347 du 12 novembre 2018, la Cour suprême (juridiction de l’ordre judiciaire et administratif du Mali) a suivi le tribunal de première instance de Bougouni et la Cour d’Appel dans leurs décisions en rejetant le pourvoi en cassation contre l’arrêt n°130 du 5 mai 2017 de la Chambre des référés de la cour d’Appel de Bamako entérinant la paternité du village de Konoko sur la forêt.
Après le tribunal de Grande instance de Bougouni, la cour d’Appel, l’arrêt de rejet de la Cour suprême, rendu depuis le 12 novembre 2018, met définitivement fin au feuilleton judiciaire qui défraie la chorionique dans la commune de Sido (cercle Bougouni) depuis 1956.
Depuis le temps des colons, soit en 1956, le village de Sakoro et son voisin Konoko sont à couteaux tirés à propos d’une forêt, la seule ressource « forestière » digne de ce nom restante dans la commune de Sido. Particulièrement, selon plusieurs témoins, les villageois de Sakoro alignent provocations et harcèlements judiciaires contre leurs voisins Konoko.
Selon nos sources, le premier jugement sur le différend qui oppose les deux villages a été rendu en 1956. Et c’est le village de Konoko qui a eu gain de cause auprès des juges coloniaux qui ont, pour l’occasion, clairement édifié les deux parties sur la délimitation du territoire des deux villages dans un document archivé. Mais, les villageois de Sakoro ne l’entendaient pas de cette oreille. Cependant, les habitants de Konoko ont su toujours protéger leur forêt contre les prédateurs forestiers.
Selon nos sources, la forêt de Konoko est, actuellement, la seule forêt dans la commune de Sido capable de satisfaire les thérapeutes traditionnels de toute la commune qui viennent régulièrement faire des cueillettes de plantes. D’où toute la convoitise de cette forêt par les villageois de Sakoro majoritairement considérés comme étant des grands producteurs de charbon de bois.
A la suite de l’élection d’un de ses ressortissants en 2016 à la tête de la Mairie de la commune de Sido dont les deux villages relèvent en la personne de Kalilou Samaké, celui-ci aurait promis aux villageois de Sakoro d’user de tous les moyens et de son poids politique pour déposséder Konoko de sa forêt. Mauvais calcul ! Car, du tribunal de Bougouni à la cour suprême en passant la cour d’appel de Bamako, les villageois de Sakoro ont été déboutés à toutes les étapes judiciaires.
Toutefois, malgré l’arrêt de la Cour suprême, il urge que le gouvernement prenne des dispositions pour que la situation ne dégénère pas. Car la tension est toujours perceptible.
Youssouf Z KEITA
Infos Soir