POLITIQUE Sadou Diallo s’explique et revient sur son différend avec Abdoulaye Idrissa Maïga
Le parti politique Convergence pour le développement du Mali (Codem) vient d’enregistrer l’adhésion d’une importante personne ressource à quelques jours seulement de l’ouverture de la campagne pour l’élection présidentielle de 29 juillet prochain. Il s’agit de Sadou Harouna Diallo, ancien maire de la ville de Gao et ancien président du Pdes. Il a fait sa déclaration d’adhésion à la Codem lors une rencontre organisée le lundi 2 juillet dernier, à son domicile sis à Niamana.
Après avoir perdu la mairie de Gao suite à l’élection communale de novembre 2016, Sadou H. Diallo s’est retiré de l’arène politique du pays, il y a de cela 1 an et 6 mois, pour prendre sa retraite dans une de ses multiples villas à Niamana. Le tout puissant ex-maire de Gao vient de faire son comeback, mais cette fois-ci c’est à la Codem que l’homme a posé ses valises, à quelques jours seulement de l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle de 2018. Selon lui, son adhésion à la Codem n’est pas conditionnée, mais c’est plutôt mu par le choix de barrer la route à la vielle classe politique dès cette élection présidentielle. “Aujourd’hui, l’heure est au changement complet des leaders politiques de notre pays.
Ces leaders politiques ne font que berner le peuple, en promettant toujours, mais ne feront rien pour cette nation. Ils ont déjà tout donné et je pense qu’il est temps de faire confiance à la jeunesse. Il faut du sang neuf, un Macron à Koulouba. Et mon jeune frère Housseini Amion Guindo est aujourd’hui cet homme pour le Mali parce qu’il incarne l’espoir pour le Mali”, a-t-il précisé, avant de promettre que désormais il mettra tout son énergie, son influence et ses relations au service de la Codem, afin d’assurer une victoire éclatante à Housseini Amion Guindo lors de la présidentielle.
Il a aussi avancé que la présidentielle de 29 juillet risque de surprendre tout le monde parce qu’il y a quelque chose qui se prépare et c’est le changement, un véritable changement pour le pays. “Mon jeune frère Housseini Amion Guindo est un homme du peuple et qui connait le peuple. Donc, nous avons besoin de ce genre de président à la tête du pays. Il faut que les gens sachent que tous ceux qui sont profondément attachés aux valeurs qui nous font vivre ensemble réussissent à se rassembler et à se comprendre”, a-t-il insisté.
Avec cette adhésion de l’ex-maire de Gao, nous pouvons dire que la Codem a fait un grand coup à l’approche de cette élection présidentielle prévue pour le 29 juillet prochain. Sadou H. Diallo est aujourd’hui un élément incontournable dans la gestion de cette ville de la septième région. Il a toujours assuré la victoire à son parti pendant des élections.
Poulo : “Nous n’avons plus droit à l’erreur “
Après sa démission du Pdes, il avait décidé de ne plus faire de la politique, malgré la sollicitation d’une quarantaine de partis politiques dont les plus grandes formations politiques du pays. “Aujourd’hui, c’est la Codem qui m’a convaincu avec son projet de société pour le Mali et surtout parce que le président du parti est jeune. Au Mali, nous avons besoins d’un président jeune, les vieux ont montré leur limite. Je n’ai pas de diplôme. Je suis autodidacte et mon unique diplôme est mon peuple. Donc celui qui veut le bien de mon peuple est la bienvenue chez moi. C’est ce qui justifie mon choix pour la Codem. Je sais que le président de la Codem, Housseini Amion Guindo, est quelqu’un d’honnête que j’observe depuis quelques années dans son ascension“, dit-il, avant de rassurer les cadres du parti qu’il n’a besoin d’aucun poste et de position politique dans le parti.
Quant au ministre Housseini Amion Guindo, il a tout d’abord salué cette adhésion de Sadou H. Diallo à la Codem, avant de rassurer que le parti lui appartient désormais. “La venue de notre cher ainé est loin d’être une simple adhésion. Mais, plutôt un signe, un message et nous n’avons plus droit à l’erreur. Notre parti vous accueillie à bras ouverts et sachez qu’en tant qu’ainé vos sages conseils seront toujours les bienvenus”, a-t-il expliqué.
Les raisons de sa brouille avec Abdoulaye Idrissa Maïga
Au cours de cette rencontre, l’ex-maire de Gao a profité de l’occasion pour expliquer aux journalistes les raisons de son problème avec l’ex-Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. “Vous savez, tout ce que j’ai eu comme problème avec l’ex-Premier ministre lors de son passage à la tête de la Primature, c’est parce qu’il a tenté de m’humilier chez moi en me sanctionnant, mais je lui fais savoir qu’il ne peut pas me sanctionner sur du faux. On est parti en justice et la justice malienne a été juste en me donnant raison. Donc, pour se venger de moi, il a nommé un nouveau gouvernement spécialement pour moi afin de me poser des problèmes. Lors de l’élection communale de 2016, les barons de RPM ont volé ma victoire. Le soir de cette élection, plus précisément à 2 heures du matin, les membres de la CENI m’ont appelé pour me dire que j’ai eu 12 conseillers, le RPM venait dernière moi avec 10 conseillers.
Le matin, je me préparais pour aller au bureau, le gouverneur m’a appelé pour me dire qu’il y a eu un problème au niveau du décompte des voix, donc c’est la liste RPM qui vient en première position. Après cela, le gouverneur a appelé le représentant de la Ceni dans son bureau, Me Malick, en lui disant que sa mission à Gao est de tout faire pour enlever Sadou Diallo à la tête de la mairie de Gao. Me Malick qui est d’ailleurs l’un des militants de mon parti, ainsi que mon avocat. Suite à cet échange, Me Malick lui a dit qu’il est militant de mon parti et que c’est grâce à ce parti qu’il est le représentant de la Ceni au nord. Avec tout cela, ils ont volé ma victoire”, a-t-il expliqué.
Mahamadou TRAORE
SOURCE: aBamako.com