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Politique : Nos responsabilités face à la dérive onusienne

Meguetan Infos

L’Organisation des Nations unies (ONU) en tant qu’institution a été fondée au lendemain des deux guerres mondiales pour aider à façonner un avenir meilleur pour le monde. Elle reposait sur la vision que diverses nations pouvaient coopérer pour protéger leur souveraineté, préserver leur sécurité et promouvoir leur prospérité. Pourtant, les Maliens se demandent aujourd’hui si cette institution veut toujours partager cette vision avec le Mali. Incompétente et défaillante face aux problèmes du pays, l’ONU semble s’en prendre au Mali sur tous les fronts.

Plus important encore, les actions ou l’inaction de l’ONU semblent encourager les agents du terrorisme qui menacent notre nation et notre peuple avec des armes destructrices financées et mises à leur disposition par des régimes imprudents et des nations voyous. Tout cela parce que certains membres de l’institution cherchent à nous imposer leurs intérêts et leur mode de vie par la force plutôt que par la logique. Cela n’est plus acceptable aujourd’hui, ni aucun autre jour de cette vie.

Le monde traverse une période de changements dans la structure internationale du pouvoir, mais il semble que l’ONU n’ait pas encore compris cela. En tout état de cause, elle doit comprendre qu’elle n’a que peu ou pas de contrôle sur la plupart des variables qui affectent les nouveaux choix des pays. Il est temps qu’elle s’adapte à cette nouvelle réalité.

Il est aussi grand temps que l’ONU comprenne qu’elle doit se réformer si elle veut être un partenaire efficace pour faire face aux menaces à la souveraineté, à la sécurité et à la prospérité des nations. Trop souvent, cette organisation refuse de mettre l’accent sur les résultats et les effets négatifs de ses actions, mais plutôt sur sa bureaucratie monocratique.

Nous espérons qu’un jour prochain, l’ONU pourra être un défenseur beaucoup plus responsable et efficace de la dignité et de la liberté humaines au lieu d’écraser les plus fragiles pour la satisfaction capricieuse des plus puissants de ses membres. Le succès de l’ONU dépend de la force indépendante de ses membres. Elle doit surtout accepter les pays dans leur divergence de cultures, de traditions ou même de systèmes de gouvernance.

Depuis l’indépendance, les Maliens se battent pour s’approprier leur avenir et maîtriser leur destin. Aujourd’hui, nous sommes à une époque à la fois d’immenses promesses et de grands périls. C’est à nous de décider si nous élevons notre pays vers de nouveaux sommets ou si nous le laissons tomber dans une vallée de délabrement, comme certains malfaisants à l’ONU semblent le souhaiter.

Beaucoup de nos vaillants aînés se sont sacrifiés pour sauver notre pays, nos valeurs et nos nobles idéaux. Notre patriotisme nous oblige à nous battre pour libérer notre pays de ses nouveaux adversaires ou ennemis et à le défendre avec force.

Aujourd’hui, si nous n’investissons pas nous-mêmes, nos cœurs et nos esprits dans notre nation, si nous ne construisons pas des familles fortes, des communautés sûres et inclusives, et des sociétés saines pour nous-mêmes, personne ne le fera pour nous. Nous devons agir ensemble pour résoudre nos problèmes, bâtir notre prospérité, assurer une paix durable et construire un avenir commun au sein d’un Mali fort, consolidé et capable envers lui-même et envers l’Afrique ; sinon nous serons vulnérables à la décadence, à la domination et à la défaite.

Chaque jour apporte des nouvelles de dangers croissants qui menacent tout ce que nous chérissons et apprécions. Les terroristes et les extrémistes se sont renforcés et se sont répandus à travers notre pays. Nous n’avons d’autre choix que de refuser aux terroristes refuges et toute forme de soutien à leur idéologie vile et sinistre. Nous devons les chasser de ces territoires.

Il est aussi important d’exposer et de tenir pour responsables les pays qui soutiennent et financent des groupes terroristes qui massacrent des innocents. Ces soi-disant djihadistes et leurs partisans autoritaires cherchent à faire effondrer nos valeurs et nos institutions de gouvernance. Personne n’a montré plus de mépris pour nos valeurs et pour le bien-être de notre peuple plus que ces djihadistes dépravés. Ils sont responsables de la mort par famine de nombreux maliens, de la torture, du meurtre et de l’oppression d’innombrables autres dans notre sous-région.

C’est scandaleux que certaines entités non seulement défendent leur idéologie malsaine, mais clandestinement arment, approvisionnent et soutiennent financièrement de tels groupes qui mettent nos nations en péril avec des conflits armés. Nous arrêterons ce jihadisme radical parce que nous ne pouvons pas lui permettre de déchirer notre nation, et même de déchirer notre sous-région.

Pour surmonter les périls du présent et réaliser la promesse de l’avenir, nous devons commencer par la force et la sagesse de nos ancêtres. Nous l’avons en notre pouvoir, si tel est notre choix, pour sortir des millions de personnes de la pauvreté, pour aider nos concitoyens à réaliser leurs rêves et pour veiller à ce que les nouvelles générations d’enfants soient élevées à l’abri de la violence, de la haine et de la peur.

Nos valeurs sont dans l’esprit et le cœur de nos citoyens. Nous savons qui nous sommes, ce que nous apprécions et ce que nous donnerons notre vie pour défendre. Maintenant, tout en étant pragmatique dans nos approches, nous devons appeler à un grand réveil de notre nation, à la renaissance de notre esprit et de notre fierté. La prochaine génération nous jugera sûrement, œuvrons donc sans relâche qu’elle puisse conclure que nous avons été à la hauteur de la tâche et de leurs attentes. Nos efforts aujourd’hui devraient porter sur un renouvellement de la volonté, une redécouverte de la résolution et une renaissance de la dévotion. Nous devons vaincre les ennemis de nos valeurs et libérer le potentiel de la vie elle-même.

Cheick Boucadry Traoré

Mali Tribune

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