Police Le Commandant de la CCR, Abdoulaye Coulibaly à propos de l’usage des vitres : teintées sur les vehicules, la circulation des tricycles… «15 000 FCFA d’amende pour les détenteurs non autorisés de véhicule à vitre teintée» «Les tricycles formellement interdits de circuler la nuit»
Quelles sont les conditions d’utilisation des vitres teintées sur les véhicules automobiles ? Quels sont les axes et les horaires autorisés pour la circulation des tricycles à moteur ? En effet, voici, en substance les questionnements qui ont nourri notre curiosité dans notre mission régalienne d’informer. Car, le phénomène relatif à la première interrogation devient de plus en plus récurrent, nous assistons à l’utilisation des films de toutes sortes sur les vitres, en violation de toutes les règles procédurales. Quant à la seconde, elle découle du simple fait que la circulation des tricycles semble devenir un véritable casse-tête pour les autorités policières parce que les textes sont clairs en la matière, mais la pratique donne un tout autre schéma.
Pour comprendre et apporter des éléments de réponse à ces deux interrogations, nous avons solliciter l’expertise du Commandant de la Compagnie de circulation routière (CCR), le Commissaire divisionnaire de police Abdoulaye Coulibaly et du chef de la Voie publique de la même compagnie, le Commandant/Major de police Adama Coulibaly.
Ce dernier, dans son intervention, a déploré que l’ancien Code ne prévoie aucune disposition en matière de réglementation de la circulation des tricycles. Cependant, il a laissé entendre que pour corriger ces lagunes, le nouveau Code de la route en cours d’élaboration prend en compte des dispositions sur la circulation de ces engins. Selon lui, l’Arrêt N°041/M-DB et le communiqué N°119/M-DB déterminent les axes et les horaires autorités aux tricycles. Ainsi, il dira que la circulation des tricycles à moteur sur le pont des Martyrs est formellement interdite. S’agissant de la circulation des tricycles sur le Pont Fahd, il a précisé qu’elle est autorisée seulement de 10 heures à 15 heures. En ce qui concerne le pont de l’Amitié Sino-malienne, la circulation des tricycles est autorisée de 6 heures à 19 heures 30 minutes.
Aussi, le communiqué dont nous avons pu nous procurer une copie, précise que la circulation des tricycles à moteur est formellement interdite sur les artères suivantes : la route de Koulikoro (RN 27), la route de Sébénikoro (RN5), la section de voie du Boulevard de l’Indépendance comprise entre le monument de l’indépendance et l’Echangeur de l’Ecole nationale d’administration (ENA), la section de voie de la route de Koulouba comprise entre le Parc national et le rond-point Koulouba, la voie express de Faladié (Avenue de l’OUA), la route de l’Aéroport (Avenue de la Cedeao), la voie des 30 mètres de Niamakoro depuis la Tour de l’Afrique jusqu’au poste de contrôle de Kalabancoro.
A la lecture du communiqué, la circulation des tricycles à moteur est formellement interdite durant toute la nuit sur toutes les voies goudronnées, soit de 19 heures 30 minutes à 6 heures du matin. Toutefois, les surcharges, les chargements hors gabarits et les transports mixtes sont prohibés à bord des tricycles à moteur.
Aussi, l’Arrêté 041/M-DB apporte des précisions par rapport à la désignation des tricycles à moteur. A cet effet, le tricycle à moteur est défini comme un véhicule à trois roues équipé d’un moteur d’une cylindrée supérieure à 50 cm3 ou dont la vitesse maximale par construction est supérieure à 50 Km/h, d’un poids à vide n’excédant pas 1000 kilogrammes, d’une charge utile n’excédant pas 1500 kilogrammes pour les tricycles destinés au transport des marchandises et 300 kilomètres pour les tricycles destinés au transport de personnes.
Selon le chef VP de la CCR, le nouveau Code de la route prévoit une nouvelle catégorie de permis de conduire de catégorie B1 pour les conducteurs de ces engins, intermédiaire entre les catégories A2 et B destinée respectivement pour les motocyclistes et les conducteurs de véhicule de poids léger. Ainsi, le nouveau code prévoit également l’introduction de la carte grise, de l’assurance, de la visite technique, de la plaque d’immatriculation pour les tricycles. Outre ces mesures, dans la pratique, il a renchéri que l’utilisation de ces engins n’est pas adéquate parce que lesdits engins ne portent aucune indication se rapportant notamment au type de transport (transport des personnes ou des marchandises), au nombre de places assises, au tonnage…
Et de poursuivre que la circulation de nuit des tricycles constitue un véritable problème, surtout avec l’unique phare car ils sont généralement confondus aux engins à deux roues, couplé à l’absence de feux arrière et de feux de gabarit. “Nous constatons un autre problème avec les tricycles relatifs au manque de stationnement. Donc, ils se regroupent généralement autour des marchés. Ce qui constitue une occupation anarchique du domaine public. En collaboration avec les deux syndicats de conducteurs de tricycles nous avons entamé des campagnes de sensibilisation à l’endroit de ceux-ci. Car, nous avons constaté que la plupart des conducteurs ignorent le sens des panneaux de signalisation “, a ajouté le Commandant/Major de police Adama Coulibaly.
Pour sa part, le Commandant de la CCR, le Commissaire divisionnaire de police Abdoulaye Coulibaly, a apporté des précisions sur les conditions d’usage des vitres teintées, des vitres à couches réfléchissantes et des films plastiques apposés sur les véhicules automobiles. Ainsi, il dira que selon le Décret N°2016-0684/P-RM du 5 septembre 2016, la circulation sur toute l’étendue du territoire est interdite aux véhicules automobiles équipés de vitre ne permettant pas de voir naturellement à l’intérieur. A ce titre, précise le décret, tout véhicule automobile en circulation sur toute l’étendue du territoire doit disposer de vitres, avant, arrière et latérales de nature à offrir au conducteur un champ visuel suffisant pour conduire avec sureté, permettre aux agents préposés au contrôle de voir clairement à l’intérieur du véhicule et ses occupants.
Cependant, il ajoutera que des dispositions dérogatoires sont prévues par le décret en faveur de certains véhicules automobiles, à savoir les véhicules du président de la République, du Premier ministre, des ministres et assimilés, des présidents des Institutions de la République, des chefs de mission diplomatique et assimilés, des Autorités administratives indépendantes, des chefs d’état-major des forces armées, des services spéciaux, des Gouverneurs de région et du district de Bamako, des véhicules de transfert de fonds, des véhicules de transport de détenus ou de prévenus. “Tout propriétaire de véhicule à moteur peut être autorisé, sur demande, à faire usage des vitres teintées, à appliquer une couche réfléchissante ou à apposer des films conformes aux prescriptions techniques sur un véhicule automobile”, précise le décret.
Au chapitre des infractions et des sanctions, le texte est formel : “Sans préjudice de la mise en fourrière du véhicule automobile jusqu’à la régularisation, sera puni d’une amende de 15 000 Fcfa, tout détenteur de véhicule automobile qui n’aura pas observé les interdictions faites par le présent décret ou qui n’aura pas présenté d’autorisation d’usage de vitres teintées réglementaires, de vitres à couches réfléchissantes ou de films plastiques à toute réquisition des agents préposés au contrôlés et à la sécurité de la circulation routière”.
Par ailleurs, l’usage de vitres teintées et l’application de couches réfléchissantes ou le collage de films plastiques sur le pare-brise, les vitres latérales et arrière, sont interdites. Toutefois, il est admis, exceptionnellement : une légère teinte sur une bande d’au plus 15 cm de largeur sur la partie supérieure du pare-brise aux fins de pare-soleil, un film plastique de couleur foncée unie d’au plus 15 cm sur la partie supérieure du pare-brise aux fins de pare-soleil, des étiquettes de faibles dimensions, entièrement ou partiellement opaques situées dans une partie non gênante du pare-brise et fournissant une information utile pour le conducteur.
Les autorités politiques et militaires sont plus que jamais interpellées pour que tous les agents de l’Etat ou du secteur privé (civils ou militaires) soient soumis à l’application stricte de ces mesures parce qu’il est désormais temps pour notre pays de sortir de la spirale de la non-application de ses propres lois. Cela y va de notre sécurité, surtout que le Mali est aujourd’hui confronté à toutes sortes de défis sécuritaires.