La date du 29 janvier 2025 restera gravée dans la mémoire des peuples de la Confédération des États du Sahel (AES) à cause de la mise en circulation du passeport confédéral pour faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens suite au retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cedeao. Notre équipe de reportage a fait un tour hier à la Direction générale de la Police des frontières pour constater de visu, l’engouement autour de ce nouveau document qui servira à garantir l’effectivité de la libre circulation des citoyens dans l’espace AES et d’autres pays.
Il est environ 10 heures quand notre équipe de reportage fait son entrée dans la cour de la Direction générale de la Police des frontières. À la porte, un dispositif sécuritaire est mis en place devant orienter les visiteurs du jour. Dans la cour de la structure, le constat est palpable et visible. Plusieurs dizaines de personnes envahissent les lieux. Il ne s’agit pas de ceux qui sont venus pour leur premier passeport. Mais pour simplement établir le nouveau mis en circulation par l’AES. Avec le nouveau passeport AES, les détenteurs peuvent circuler. Pour l’avoir, il y a des pièces à fournir et des conditions qu’il faut respecter. C’est la seule condition pour la personne voulant changer son passeport avant expiration.
C’est pourquoi, des citoyens sont venus demander le nouveau passeport alors que la durée de validité de l’ancien est en cours. Parmi les nombreuses personnes présentes dans les locaux de la Direction générale de la Police des frontières, il y avait des Maliens établis à l’extérieur en vacances voulant changer leurs passeports. Fadiala Coulibaly fait partie de ce lot. «Je suis venu chercher mon passeport parce que je voyage beaucoup. Je ne suis pas seul. Nous sommes au nombre de sept personnes», détaille-t-il. Il précise avoir à sa possession, le passeport Cedeao mais préfère le nouveau comme plusieurs personnes présentes. «Je suis en train de renseigner les dossiers me concernant. Après mon voyage en Italie, je viendrai récupérer mon passeport AES», se réjouit une dame dans la trentaine. En plus de ces deux personnes, d’autres disaient se sentir réellement à l’aise si elles venaient à posséder le passeport AES. C’est pour dire simplement à combien l’engouement était de taille à notre passage.
Au niveau de la salle de remise, le responsable Adjudant de police Souleymane Bamba explique qu’il n’y a pas eu beaucoup de changement sur le passeport, juste le logo Cedeao qui est remplacé par celui de l’AES. Selon lui, la majorité des détenteurs du passeport Cedeao s’inquiète si cela n’a pas d’inconvénients au niveau de différentes ambassades. «Les passeports sont valables jusqu’à leur terme qui n’est autre que cinq ans après la production», rassure-t-il, tout en ajoutant que les nouveaux passeports produits sont déjà à leur niveau. Et de rassurer la population par rapport au nouveau passeport. «C’est valable et reconnu par tous les États, y compris en Afrique, en Asie et en Europe. On peut voyager partout sans problème», précise l’Adjudant Bamba.
Pour plus de détails sur les conditions d’accès au nouveau document de voyage, nous avons approché le commissaire de police Attaher Maïga, agent à la Direction générale de la police des frontières. Pour lui, il y a des documents à fournir comme l’acte de naissance, la copie de la carte biométrique y compris le paiement à Ecobank pour faire la demande du passeport. «Les frais du passeport ordinaire sont de 55.000 Fcfa. Et le rendez-vous sera donné allant de 15 jours ou plus pour la récupération», souligne le Commissaire de police Attaher Maïga. D’après lui, sur le passeport AES, les spécifications sont les mêmes que sur l’ancien. À la seule différence, pour des besoins de souveraineté, il y a à la première page, la République du Mali avec l’emblème de notre pays. Et à la dernière page, nous avons le logo de la Confédération des États du Sahel (Confédération AES).
L’engouement d’hier prouve à suffisance que les citoyens veulent vraiment changer leurs passeports Cedeao par ceux de l’AES et tourner définitivement la page de l’organisation sous-régionale.
Souleymane SIDIBE
L’Essor