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Plongeon des cours du pétrole: les conséquences en Afrique

Le déclin des cours du pétrole déclenché par le coronavirus a déjà un impact en Afrique. (Photo d’illustration) REUTERS/Andrew Kelly
Par :RFI
Claire Fages
Mercredi 11 mars, l’Arabie saoudite a décidé d’augmenter de 2,5 millions de barils par jour supplémentaires sa production. Les Émirats arabes unis lui ont emboîté le pas avec 1 million de barils de plus. Une guerre des volumes et des prix avec la Russie qui accélère le plongeon des cours du pétrole occasionné par le coronavirus. Avec des conséquences, déjà, en Afrique, chez les pays producteurs.

La Russie et l’Arabie saoudite vont-elles ou non poursuivre leur guerre des prix ? Quoi qu’il en soit, le déclin des cours déclenché par le coronavirus a déjà un impact en Afrique. Le Nigeria a perdu la moitié de ses recettes pétrolières depuis janvier. Premier producteur du continent, il est au bord de sa deuxième récession en quatre ans. « Le cabinet fédéral s’est réuni en urgence pour revoir le budget du pays. Ce budget avait été construit sur un baril à 57 dollars, ce qui était alors raisonnable, juge Mouhamadou Ly, économiste au Policy Center for the New South, les cours étaient encore à près de 70 dollars en début d’année. Mais ils sont désormais à moins de 35 dollars. »

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Au bord de la récession, le Nigeria augmente sa production

Pour compenser le manque à gagner, les autorités d’Abuja ont déjà décidé d’augmenter à leur tour les volumes de production au-delà des 2,2 millions de barils par jour, ce qui était impossible en 2014 à cause des troubles dans le Delta. Et tant pis si cela inonde encore davantage le marché pétrolier, alors même que dix cargaisons de brut nigérian n’ont pas trouvé preneur et devront être vendues au rabais.

Deuxième producteur africain, l’Angola, très dépendant du marché chinois, a déjà dû revendre son pétrole à prix cassé. Quant au Ghana, il tablait sur près de 9 milliards de dollars de revenus. Accra va aussi devoir faire des ajustements budgétaires, mais l’austérité sera sans doute repoussée à début 2021, après les élections.

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Sénégal : le projet Sangomar épargné ?

Que vont devenir les nouveaux investissements pétroliers en Afrique, c’est l’autre question ? Étant donné les pertes encaissées en bourse par les majors du pétrole, les projets offshore, qui exigent des financements très lourds, pourraient être mis sous cloche, de l’Afrique du Sud au Mozambique.

Au Sénégal, en revanche, « le projet Sangomar ne provoque pas d’inquiétude, observe Mouhamadou Ly. La crise a épargné les firmes du consortium qui développent ce champ maritime, elles ne sont pas endettées et la production n’est pas attendue avant 2023 », ce qui laisse le temps au marché pétrolier de se redresser. « La plus grande préoccupation au Sénégal est celle des associations de consommateurs qui réclament, après cette chute des cours, une baisse des prix à la pompe. »

► À écouter aussi : Entre exportations et consommation locale, comment le Sénégal compte utiliser son gaz

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