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Plan d’Action du Gouvernement de la Transition (PAG) : Le document présenté par le Premier ministre approuvé par le CNT

48 heures après la présentation du Plan d’Action du Gouvernement de la Transition (PAG), les débats autour de ce plan ont eu lieu, hier lundi 22 février 2021 au Centre international de conférence de Bamako (CICB) entre le Premier ministre, Moctar Ouane, et les membres du Conseil national de transition (CNT). Après plus de 6 heures de débat, ledit Plan a été approuvé par la majorité des membres du CNT à hauteur de 100 voix pour quatre contre et trois abstentions.

Cette séance plénière était présidée par le président du CNT, Malick Diaw, en présence des membres du gouvernement avec à leurs têtes le Premier ministre, Moctar Ouane, des membres du CNT et de nombreuses autres personnalités. Les débats ont porté sur des questions d’intérêt général à savoir : d’une part les appréciations sur la qualité du document ; d’autre part, les préoccupations sur la relecture de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la situation sécuritaire, les réformes institutionnelles, l’organisation des élections, la prise en compte de la situation des personnes vivant avec un handicap, notamment la transcription en braille des documents officiels entre autres. Reconnaissant la pertinence des priorités inscrites dans le Plan présenté par le Premier ministre, Alhassane Ag Moussa du CNT a mis l’accent sur la lutte contre l’impunité, la corruption et la rationalisation de la dépense publique. S’adressant au Premier ministre, Mohamed Sidi Ould Mohamed du CNT pose les questions suivantes : Avez-vous eu une concertation avec les parties signataires avant de procéder à la relecture de l’accord ? Quels moyens financiers disposez-vous pour la mise en œuvre des actions inscrites dans le plan d’action ? Selon Madjid dit Nasser Ag Mohamed Ansary, le découpage territorial en cours fait des frustrations. Quant à Moussa Ag Acharatoumane, il a déploré l’absence des services financiers à Ménaka. Allaye Cissé veut savoir à quand la loi criminalisant l’esclavage par ascendance au Mali. Hadji Barry pose la question de savoir si le Mali est suffisamment prêt pour le Désarmement des milices. M’Bouyé Cissé a mis l’accent sur la problématique de la carte NINA (Numéro d’identification national). « Si le gouvernement dispose des moyens pour sa mise en œuvre, ce plan répond aux problèmes du Mali. Il faut s’attaquer aux causes de créations des milices armées. Par rapport à l’organisation des élections, nous n’avons pas compris qui va organiser les élections », a-t-il dit. Des membres du CNT ont voulu savoir aussi s’il est possible d’avoir un organe unique de gestion des élections et la date de dissolution des milices. Mme Haïdara Achata Cissé dite chato a déploré l’insécurité qui sévit au nord du Mali. Vu le temps imparti à la transition, elle a invité le gouvernement à se concentrer sur la sécurité, la COVID, Ebola, les réformes politiques et intentionnelles et l’organisation des élections. La majorité des membres du CNT dont Ramata Diaouré, a pensé que ce Plan comportant 6 axes, 23 objectifs, 275 actions, 291 indicateurs est ambitieux, mais difficile à être réalisé en si peu de temps pendant cette transition. « Comment résoudre le confit intercommunautaire au centre du Mali ? Quelles sont les dispositions concrètes pour l’organisation des élections ?», a adressé Awa Macalou du CNT au Premier ministre. « Le plan d’action est ambitieux, mais des zones d’ombres existent. Une transition n’a pas vocation à tout régler. Quelles sont les priorités urgentes parmi les 6 axes priorités. Pourquoi vous avez ignoré la création de l’organe unique de gestion des élections dans le plan d’action ?», précise Oumar Z Diarra. Kassoum Moussa Diarra du CNT abonde dans le même sens. « Avez-vous une alternative en cas de non réalisation de certaines actions inscrites dans ce plan ? Pensez-vous que ce plan est réalisable dans le délai imparti ? Quelles sont les mesures prises pour mettre fin à l’insécurité dans l’espace scolaire ? », a-t-il dit. Kadidia Diarra Barry a mis l’accent sur la loi relative aux personnes vivantes avec un handicap. Salif Doumbia pose la question suivante : à quelle date, les patrouilles de l’armée reconstituée pourront commencer ? Sambou D Fofana a demnadé au Premier ministre ce qu’il compte faire pour que ceux qui seront intégrés dans l’armée ne fassent plus de défection. Pour lui, l’exemplarité et le mérite doivent intégrés dans les cultures maliennes.

«On ne découpe pas un territoire qu’on ne maîtrise pas »

Adama Fomba du CNT a voulu savoir le budget prévisionnel pour la réalisation de ce plan. Quant à Kassim Keïta, il est mieux d’écraser les partis politiques et en faire 3 blocs (2 bloc pour les politiques et un bloc pour la société civile). « Est-ce que les albinos resteront toujours à la disposition des criminels pendant les élections ? », veut savoir, l’artiste Salif Keïta devenu membre du CNT. Fatoumata Keïta a mis l’accent sur l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi, avant de souhaiter la création d’une structure d’orientation des élèves qui ont obtenu le DEF. Pour Gabriel Magma Konaté, la culture est le parent pauvre dans le plan d’action du gouvernement. L’ancien président de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné, membre du CNT, a évoque que la presse est la crème oubliée dans ce plan, or sans presse professionnelle, il n’y aura pas de changement tant souhaité. A cet effet, il a mis l’accent sur l’aide à la presse. Boubacar Sidibé a invité l’Etat à réduire son train. Quant à Issaka Tembély, le train Bamako-Dakar sera difficile à être mis en place vu les constructions sur le rail. Pour Koussé Théra, tout parti politique qui n’a pas 15 conseillers doit disparaître. Nouhoum Sarr voulait que le Premier ministre mette la question de la réhabilitation de l’hôpital Gabriel et du Point G au cœur du PAG. Selon lui, on ne découpe pas un territoire qu’on ne maîtrise pas. Répondant aux préoccupations des membres du CNT, le Premier ministre, Moctar Ouane, a fait savoir que la relecture de l’accord est une forte recommandation du DNI (Dialogue national inclusif). Avant d’ajouter que les concertations sont en cours au ministère de la réconciliation nationale. Selon lui, toutes les parties sont d’accord pour envisager cette relecture. A ses dires, ça permettra de mettre sur la table, les difficultés rencontrées depuis 2015 dans la mise en œuvre de l’accord et de trouver des solutions pour aller de l’avant dans l’intérêt des Maliens. S’agissant de la problématique de la carte NINA, il a condamné le saccage du consulat du Mali à Paris. « La violence ne résoud pas un problème. Une enquête sera conduite pour apporter une réponse au problème et de faire en sorte que l’image du pays ne soit pas ternie », a-t-il dit. Selon le Premier ministre, un stock de 500 000 cartes NINA est disponible et 2 500 000 cartes NINA seront produites. A l’en croire, des enrôlements ciblés seront organisés là où il y a une forte concentration des Maliens à l’étranger. Par rapport à la refondation et les reformes politiques et institutionnelles, il dira que ce sont des demandent fortes des Maliens, elles seront menées avec les partis politiques. « Nous allons aller vite, le temps presse, nous allons faire en sorte que nos textes soient revus pour les adapter aux réalités du moment », a-t-il dit. Il reconnaît que la durée de la transition est de 18 mois. Il a fait savoir que le président Bah N’DAW a l’intention de respecter ce délai. Il a indiqué que le PAG de 2020 à 2022 a un chronogramme d’exécution. Moctar Ouane précise qu’il est dans le délai par rapport à ce chronogramme. « Nous allons mettre les bouchers doubles pour que tout cela se passe dans les règles de l’art », a-t-il dit. S’agissant de la création de l’organe unique de gestion des élections, le Premier ministre a émis le facteur temps. A cet effet, il a prôné d’organiser les élections avec les structures existantes. Selon lui, le coût du Plan représente la majeure partie du budget, il sera complété par l’apport des PTF (Partenaires techniques et financiers). Aux dires du PM, la réorganisation territoriale a été toujours une prérogative de l’administration territoriale. Il a souligné que le gouvernement a initié un projet de loi contre la pratique de l’esclavage au Mali. En outre, il dira que le gouvernement mettra tout en œuvre pour une éducation inclusive. Pour lui, le gouvernement est engagé dans la dynamique de dissolution des milices afin de stabiliser le centre du Mali. Il a signalé qu’il y aura des recrutements massifs au sein de l’armée. Il a mis l’accent sur le processus de DDR (Démobilisation-Désarmement-Réinsertion), la refonte du système de l’éducation et bien d’autres. Après plus de 6 heures de débat, ledit Plan a été approuvé par la majorité des membres du CNT à hauteur de 100 voix pour quatre contre et trois abstentions. Le Président du CNT, Malick Diaw, a félicité le PM. En outre, il a exhorté le PM et son gouvernement à préserver les acquis et à œuvrer pour le bien-être du peuple malien. « Le peuple ne veut pas de discours ou de réquisitoire, il veut des solutions à leurs préoccupations », a conclu le président du CNT, Malick Diaw.

Aguibou Sogodogo

Source: Lerepublicainmali

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