Paralysie de l’école : silence coupable des élus et leaders politiques ?
Depuis novembre dernier, l’école malienne connaît une série de grèves, menaçant l’année scolaire. Les négociations entre les syndicats et le gouvernement n’aboutissent toujours pas. Le spectre d’une année blanche est dans tous les esprits. En dépit de cette paralysie, l’Assemblée nationale semble muette sur la question. L’interpellation de l’ancien ministre de l’Education Ag Erlaf, quelques semaines avant la rentrée scolaire à cause de la fermeture du « Collège Horizon », est encore dans les esprits au Mali. Cette fermeture a par ailleurs entraîné le retard de la rentrée scolaire 2018-2019.
Des centaines d’écoles sont fermées au nord et Centre du pays depuis quelques années. Depuis novembre, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont entamé une série de grèves pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, paralysant la quasi-totalité des écoles publiques fondamentales et secondaires, et depuis quelques temps les écoles privées sont également touchées par les débrayages. Malgré cette situation, les élus de la nation ne se sont pas invités dans le débat, aucune interpellation à ce jour n’a suivi la paralysie de l’école. Des sources proches des syndicats parlent de rencontres formelles avec certains élus qui restent sans effet. Ces derniers auraient tenté une médiation entre les protagonistes, suggérant au gouvernement de faire des propositions aux syndicats en vue d’une sortie de crise. Au-delà de cette méditation officieuse qui n’a visiblement pas porté fruit, les députés brillent par leur mutisme sur ce sujet particulièrement sensible qui en phase de cristalliser la tension sociale.
Plusieurs composantes de la société civile malienne s’investissent pour trouver une solution au problème de l’école et sauver l’année scolaire. La rencontre ce weekend entre le chef du gouvernement et les syndicats n’a pas permis d’aligner les planètes. Les syndicats en grève depuis le 11 mars entendent poursuivre le bras de fer pour obtenir, entre autres, une prime de logement, la majoration des primes aux examens et concours et le recrutement des fonctionnaires des collectivités dans les services centraux de l’État. Sur ces différents points le statuquo demeure. Au sortir de la rencontre avec le Premier ministre, l’espoir semble renaître. Les syndicats exigent des mesures concrètes. Plusieurs manifestations sont prévues à travers le pays pour sauver l’école.
bamakonews