Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières : Le Mali s’engage
Notre pays était représenté par la jeune et dynamique ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Kamissa Camara
La Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, ouverte le lundi 10 décembre, à Marrakech (Maroc), a enregistré la participation de 150 pays, membres des Nations-Unies, de plusieurs associations et ONG africaines et internationales.
Connu désormais sous le nom de Pacte de Marrakech sur les migrations, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a été adopté dès l’ouverture du forum.
Les pays qui l’ont accepté ont défilé à la tribune de la conférence pour justifier le bien fondé du document.
L’intervention du Mali a eu lieu à 21h (GMT plus 1), dans une salle clairsemée. Ceux qui y étaient ont fortement applaudi la jeune ministre des Affaires étrangères du Mali, Kamissa Camara.
Habillée dans un style propre à elle-même, à l’italienne, en veste et pantalon, notre ministre, confiante, a su attirer les regards à travers un discours, bien structuré, sous le regard approbateur du ministre en charge des Maliens de l’extérieur, Yaya Sangaré, des ambassadeurs Issa Konfourou et Ousmane Amadou Sy. Le premier représente le Mali aux Nations unies et le second à Rabat.
De prime à bord, la ministre a rendu un hommage à Sa Majesté le Roi Mohamed VI et, à travers lui, au peuple marocain. Elle a, ensuite, transmis les salutations fraternelles et les regrets du président IBK, de ne pas être à ce grand rendez-vous.
Et Kamissa Camara de commencer son plaidoyer par le Pacte mondial, qui constitue, pour elle, une opportunité unique pour optimiser l’ensemble des avantages de la migration, mais aussi pour contenir ses effets pervers dans l’intérêt supérieur des pays de départ, de transit et d’accueil. » Ce pacte n’est certes pas parfait. Peut-être l’aurait-il été s’il était juridiquement contraignant, mais il représente d’abord et surtout un espoir renouvelé pour les 250 millions de migrants internationaux.
Cet instrument traduit notre volonté commune d’imprimer une gestion efficace aux flux migratoires entre les pays d’origine, de transit et de destination des migrants, avec un accent particulier sur les impératifs de sécurité et de respect des droits humains », a expliqué notre ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Avant de formuler un notre regret, le retrait de certains Etats membres de ce pacte, fruit pourtant de compromis dynamiques, selon elle, entre les différentes sensibilités de la Communauté des Nations.
Citant le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la migration et le développement, Kamissa Camara relève que le montant officiel des envois de fonds vers des pays à revenu faible ou intermédiaire s’est élevé à 466 milliards de dollars en 2017.
Rappelons que ces fonds ont permis de tirer de millions de personnes de la pauvreté et ont concouru à des améliorations dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la santé, du bien-être et du logement au profit des familles et des populations résidant dans les pays d’origine.
L’occasion était donc bonne pour la voix du Mali de souligner l’apport de la communauté malienne à l’étranger. Celui-ci est évalué, selon elle, à plus de 700 millions US dollars par an.
Estimée à 4 millions de personnes, la diaspora malienne est également riche en ressources humaines, capitalisées par le gouvernement, en partenariat avec le PNUD.
En outre, elle a rappelé les efforts du gouvernement pour informer et sensibiliser sur les risques de la migration irrégulière.
De même, elle a fait savoir que le Mali travaille pour offrir les mêmes chances à tous les citoyens, particulièrement les jeunes, et les mêmes opportunités de réussir dans leur pays.
Enfin, Kamissa Camara a martelé du haut de la tribune, que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières offre une grande opportunité pour un meilleur encadrement du phénomène migratoire.
C’est pour toutes ces raisons que le Mali, par sa voix, s’engage et réaffirme son adhésion totale au Pacte.
Rappelons que ce document contient 23 objectifs, signés par 150 pays. Sans les USA et certains pays européens, notamment les populistes. Le gouvernement belge de Louis Michel en a déjà fait les frais, avec la démission de quatre ministres.
Elhadj Chahana Takiou,
envoyé spécial à Marrakech