Ousmane Cherif Madani Haïdara, se lâche « Mettre le feu au pays et s’en sortir idem, n’est pas possible »
Hier dimanche 7 avril au palais des Sports, le Groupement des leaders religieux, a tenu une journée de prière et de bénédiction pour le Mali. Président l’évènement, Ousmane chérif Madani Haïdara, non moins guide spirituel des ançardines, a saisi l’occasion pour appeler les agitateurs à la retenu. « Mettre le feu au pays et s’en sortir idem, n’est pas possible » a – t- il prévenu.
Comme on pouvait s’y attendre, à l’appel du Groupement des leaders religieux, dirigé par Ousmane Cherif Madani Haïdara, les fidèles musulmans ont massivement effectué le déplacement au palais des sports Salamatou Maïga, dimanche dans la matinée. Objectif : prier pour le Mali. Le thème retenu pour cette rencontre était : « Défendre notre humanité, notre foi et vivre ensemble ».
Cette rencontre a été marquée par plusieurs interventions. Les plus marquantes auront été celles du coordinateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa Touré, du prêcheur, Choualla Bayaya Haïdara, du maire de Ouenkoro, Harouna Sangaré et surtout de Ousmane Cherif Madani Haïdara.
« Nous avons organisé cet évènement sans aucune intention politique, si c’était le cas, aucun espace de la capitale ne pourrait contenir le public » a déclaré Chouala Bayaya Haïdara. D’abord, comme tous les autres intervenants avant lui, le prêcheur a à son tour, récité certains versets coraniques afin de prendre autorité sur le diable et faire de bénédictions pour le pays.
Etonné devant le fait que certains leaders religieux prennent comme baromètre d’influence la mobilisation des manifestants à leur appel, il dira qu’en réalité la foule, quelque soit son nombre ne doit pas impressionnée. « Chacun des leaders religieux ici présent, peut remplir le stade à n’importe quel moment » a – t-il fait savoir.
Plus loin, à l’instar des autres leaders religieux au pupitre, Choualla a fait cas de plusieurs combats de libération dans l’islam. Toutes choses, lui permettant d’interpeller d’autres jeunes prêcheurs à s’assumer face aux déstabilisateurs du pays. « Nous devons nous assumer, si des gens nous critique, nous devons nous défendre » a-t-il laissé entendre, tout en soulignant que s’assumer n’est pas synonyme de prendre des armes, mais plutôt de se faire entendre. Ensuite, il a clairement indiqué, que tout imam qui dirige son combat contre le régime, n’est pas un religieux mais plutôt un politique.
A sa suite, au pupitre, le passage du maire de Ouenkoro, sera bref. Le maire Sangaré, a soutenu dans son analyse, que certains veulent profiter de la crise au pays, pour engager un combat sur fond d’intérêt personnel, contre le président de la République. « Le Nord est occupé par Iyad, le Centre par Amadou Kouffa et certains veulent prendre en otage le sud » a-t-il fait savoir.
A son tour au pupitre sous une forte ovation et de cris de ses sympathisants, Cherif Ousmane Madani Haïdara, s’est adressé au public avec beaucoup de sagesse et de retenu. Cependant, il n’a pas aussi manqué de cracher ses 4 vérités, surtout de façon crue.
Durant tout son discours, le guide spirituel des ançardines, a prêché le patriotisme, l’humanisme et la cohésion dans ses propos. Avec des mots bien choisis, Haïdara, ne voulait pas du tout dans le piège de l’effet du public. Mais, il sera trahi par la force des choses.
Au début de son intervention, il dira que tout bon musulman doit songer à la paix pour le Mali et ne pas être une occasion de sa chute. Après, le guide fera un long exposé sur la chose politique et religieuse. Afin de permettre à l’assistance de saisir le fossé qui existe entre ces deux concepts.
« Les Bambaras, disent que l’eau éteint le feu, mais un feu qui s’est allumé sur l’eau, doit être éteint par l’esprit » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Mettre le feu au pays et s’en sortir idem, n’est pas possible ».
Par ailleurs, le guide Haïdara, a invité le président de la République à tendre davantage sa main à l’ensemble des forces vives de la nation pour une sortie de crise heureuse. A ce niveau, il a précisé que le seul combat qui vaille aujourd’hui est de libérer le Mali. « Après avoir réussi ce combat, les hommes se verront » a – t – il déclaré.
Par Moïse Keïta