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Ouganda: chasse à l’homme après l’enlèvement d’une touriste américaine

Les forces de sécurité ougandaises traquaient mercredi les hommes armés qui ont enlevé mardi une touriste américaine et son chauffeur ougandais dans un parc du sud-ouest de l’Ouganda, non loin de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).

Quatre hommes armés ont tendu une embuscade mardi entre 17H00 (14H00 GMT) et 19H00 (16H00 GMT) à un van transportant des touristes dans le parc national Queen Elizabeth, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.

La police ougandaise a précisé que ces hommes avaient tenu en joue les quatre passagers du véhicule, emmenant avec eux une touriste américaine de 35 ans et le chauffeur, un guide expérimenté âgé de 38 ans.

Ils ont emporté les clés du véhicule, dans lequel ont été laissés les deux autres touristes, un couple de personnes âgées, qui n’ont pas été blessés et qui ont alerté les secours.

« Les ravisseurs, qui ont utilisé le téléphone de la victime, ont réclamé 500.000 dollars américains (445.000 euros) », a souligné Polly Namaye, porte-parole adjointe de la police ougandaise. « Nous pensons fermement que cette rançon est la raison du kidnapping ».

Une unité d’élite de la police a été déployée dans le parc pour y « renforcer les équipes de sécurité » ainsi que rechercher les ravisseurs et les deux personnes enlevées, a indiqué Mme Namaye.

« Nous sommes au courant des informations selon lesquelles un citoyen américain a été enlevé en Ouganda. Nous prenons très au sérieux les menaces contre les ressortissants américains à l’étranger. Les forces de sécurité ont répondu à l’incident », a indiqué un responsable du Département d’État américain.

Mercredi en soirée, les recherches étaient toujours en cours, la police se disant convaincue que les fuyards étaient encore dans le pays avec leurs prisonniers.

Le parc national Queen Elizabeth, un des plus connus d’Afrique de l’Est et qui s’étend sur 1.978 kilomètres carrés, est situé le long de la frontière avec la RDC et plus particulièrement de l’est de ce pays, une région instable où pullulent groupes armés et milices.

« Dans le cadre de la recherche des victimes, toutes les zones de sortie le long de la frontière entre la RDC et l’Ouganda ont été fermées », a assuré Mme Namaye.

– Jungle –

Selon le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo, qui souligne que des policiers, des soldats et des rangers ougandais ont été mobilisés, « la priorité est à l’heure actuelle de localiser, sauver et ramener en sûreté » les deux personnes enlevées.

Mme Namaye a par ailleurs soutenu qu’il s’agissait « du premier incident de ce genre dans une zone pacifique », selon le communiqué de la police.

« Ceux qui comptent visiter le parc national et ses alentours ne devraient pas être découragés », a-t-elle ajouté, précisant que « des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place pour les résidents locaux et les visiteurs ».

Mais le ministre ougandais du Tourisme, Godfrey Kiwanda, a reconnu dans une interview à l’AFP que cet incident risquait de causer du tort à l’industrie touristique locale.

« C’est un incident qui porte un coup au secteur du tourisme en Ouganda, mais d’autres pays ont eu des problèmes majeurs et leur secteur touristique est encore dynamique », a-t-il observé.

« Le problème est de savoir comment nous surmontons ça une fois que ce sera fini, mais nous n’avons pas peur », a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois: « Oui, ce n’est pas un bon développement pour le tourisme ougandais ».

Situé en RDC, le parc national des Virunga, voisin du Queen Elizabeth, avait temporairement suspendu toutes ses activités touristiques après l’enlèvement l’année passée de deux touristes britanniques et de leur chauffeur, qui avaient été libérés deux jours plus tard.

Le parc Queen Elizabeth est situé à quelque 150 kilomètres au nord du parc de la forêt impénétrable de Bwindi, célèbre pour ses gorilles et dans lequel des rebelles rwandais avaient tué huit touristes étrangers en 1999. Ces rebelles faisaient partie d’une milice ayant participé au génocide rwandais en 1994 avant de fuir vers la jungle congolaise.

L’incident avait durement pénalisé le tourisme en Ouganda, secteur clé de l’économie du pays et une des principales sources de devises étrangères.

Selon M. Kiwanda, l’année 2018 a été particulièrement porteuse pour le tourisme ougandais. Près de 1,8 million de touristes ont visité le pays en arrivant par l’aéroport international d’Entebbe, contre 1,3 million en 2017. Avec les autres points d’entrée non comptabilisés, le chiffre pourrait, selon lui, dépasser les 2 millions de visiteurs en 2018.

Journal du mali

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