Opération anti-corruption au Gabon : deux mandats d’arrêt internationaux émis
Dans une allocution diffusée à la radio et à la télévision gabonaises hier, samedi 4 janvier 2020, dans la soirée, le procureur de la République, André Patrick Roponat, a fait un point d’étape sur l’opération anti-corruption dénommée Scorpion en cours au Gabon depuis début novembre. La nouveauté, c’est l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre deux personnalités.
L’opération anti-corruption déclenchée au début du mois de novembre au Gabon, et qui a emporté plusieurs hautes personnalités du pays, est apparemment encore loin de son épilogue. C’est ce qui ressort des propos tenus par le procureur de la République à l’occasion de son allocution radio-télévisée d’hier. « S’agissant de l’opération Scorpion visant l’assainissement des finances publiques en République gabonaise, nous sommes à ce jour à 30 interpellations dont 6 personnes mises hors de cause, 4 personnes inculpées mais laissées en liberté provisoire, 20 personnes inculpées et placées sous mandat de dépôt », a déclaré André Patrick Roponat, avant de poursuivre : « Nous enregistrons également l’émission de deux mandats d’arrêt internationaux, touchant messieurs Raphaël Nze Minko et Gervais Martial Koulayo Houlpaye ».
De ces deux personnalités visées par le mandat d’arrêt, Raphaël Nze Minko passe pour soutien zélé d’Ali Bongo et en même temps un proche du directeur de Cabinet déchu, Brice Laccruche Alihanga, puisqu’il est membre de l’AJEV, l’association de ce dernier et en même temps, son beau-frère. De même, il est vice-président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) fondé en 2019 et présenté comme « une association apolitique et à but non lucratif, qui se caractérise par son soutien aux actions du chef de l’Etat axées sur le rassemblement autour des valeurs de la République et de l’engagement citoyen ».
Quant à Gervais Martial Koulayo Houlpaye, il est moins médiatique et paraît beaucoup plus impliqué dans l’informatique, son domaine de compétence, que dans les cercles politiques. On reconnaît cet ingénieur sorti du moule de l’Institut africain d’Informatique (IAI) comme co-fondateur, en 2012, avec son condisciple, Robert Womendjia, d’une start-up dénommée Easytech Gabon, qui propose des solutions pour optimiser les outils de gestion et tirer le meilleur parti des systèmes informatiques.
En attendant de voir la suite qui sera donnée à ces mandats d’arrêt émis, il faudra s’en tenir aux propos du procureur de la République qui a tenu à souligner que « l’émission de mandats d’arrêt internationaux ne signifie pas que les intéressés sont déclarés coupables. Ils bénéficient de la présomption d’innocence ».
afrik