Lundi dernier sur les berges du Djoliba, à la place du cinquantenaire, la 7 e édition du festival Ogobagna a été lancée sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Placée sous le thème : « La place de la femme dans les sociétés traditionnelles ». Pour cette 7e édition, l’ethnie soninké est à l’honneur.
Ogobagna, ce rendez-vous culturel, qui a été lancé lundi dernier et se poursuit avec des visites de sites, des animations, des concerts et des conférences autour du thème : « La place de la femme dans les sociétés traditionnelles ».
Selon madame Goro Ramata Ongoïba, membre de la commission d’organisation du festival et chargée des finances : « Ogobagna signifie en langue dogon l’écuelle du roi ou si on veut le traduire terre à terre c’est le plat du roi. Voilà et nous savons qu’en Afrique, chez nous, tout le monde est le bienvenu autour du plat du roi ».
Pour cette édition, l’ethnie soninké qui est mise en avant a été impliquée dans les préparatifs et fait partie intégrante de l’organisation. Pour Mme Ongoïba, chaque année, il y a un petit plus. Nous avons commencé la première édition entre nous Dogon. C’était la communauté qui voulait quelque chose pour rapprocher ses enfants. Ensuite c’était permettre à nos artisans et artistes de vivre de leur art. Nous savons qu’au pays Dogon en majorité c’était le tourisme qui marchait assez bien.
« Il n’y a plus de tourisme au Mali depuis quelques années, ça tout le monde le sait. Donc, le festival était une tribune pour non seulement montrer notre savoir et notre savoir-faire en matière de culture et ensuite aider la population à vivre dignement du fruit de leur travail. C’était ça. Ensuite on a élargi. On s’est dit : la culture est universelle, la culture ça appartient à tout le monde. On ne peut pas rester cloîtrer sur soi-même. Il faut ouvrir. Au tout début on a commencé avec nos amis et cousins Tamacheq qui nous ont accompagné depuis la première édition ».
Chaque année, a-t-elle poursuivi, il y a une communauté qui s’ajoute et nous avons des communautés invitées d’honneur. Finalement c’est devenu une culture de la tribune malienne pas seulement de la culture dogon, mais de la culture malienne. Et nous organisons des soirées de cohésion pour véhiculer des messages de paix d’entraide ; de cohésion sociale parce que le Mali en a réellement besoin avec tout ce qui s’est passé. La cohésion sociale était un peu ébranlée et on se dit entre Malien nous devons revenir à ce que nos parents et nos grands-parents étaient avant, on se tolérait, on se parlait, on faisait tout ensemble.
« Je pense que Ogobagna est devenu quand même une vitrine qui a montré l’exemple à tous les Maliens que quelles que soient les difficultés les Maliens peuvent encore se parler, peuvent encore vivre ensemble. Je crois que vous avez fait le tour, vous avez vu qu’il y a presque toutes les ethnies du Mali », a précisé madame Goro.
Ogobagna devient de plus en plus la rencontre de toutes les ethnies du Mali et nécessaire pour renforcer davantage. Les festivités se poursuivent jusqu’au dimanche 30 janvier.
Aminata Agaly Yattara
Mali Tribune