Nord-Kivu, Soudan, … ces régions du monde négligées : Oubli coupable ou perfide manœuvre ?
Meguetan Infos
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L’histoire et l’actualité internationale partageraient un point commun. C’est que toutes deux sont écrites par les grandes puissances. C’est en tout cas, le constat malheureux qu’il est aisé de faire à la vue des grands titres qui font la Une sur les grandes chaines d’informations. Et pourtant, la planète Terre, fort de huit milliards d’êtres humains, connait bien des crises et conflits qui méritent l’attention de tous, et surtout, de ces grands pays qui détiennent le super pouvoir de changer les choses. Pourvu qu’ils daignent élargir leur champ d’horizon.
Proche et Moyen-Orient et Ukraine. Voilà en quelques mots, les zones qui attirent les projecteurs des grossistes de l’information. Et pour cause, il s’agit des crises qui impliquent les super puissances de ce monde où chacune use de tout son poids socio-économique et diplomatique afin de faire entendre sa voix et de jouir de quelques retombées matérielles
Au proche et Moyen-Orient, la sempiternelle guerre entre Israël et la Palestine a connu un énième épisode douloureux et macabre après le 07 octobre 2024. Elle voit toujours l’implication des USA, première puissance mondiale et aussi d’autres puissances telles que les grands pays de l’Union Européenne. Dans la même zone, Syrie et Liban attirent l’attention également pour des raisons de proximité avec l’État hébreux mais aussi pour cause de positionnement géostratégique. Sans oublier, les puissances sous-régionales telles que l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Égypte ou encore la Turquie.
Quant à la crise ukrainienne, durant ces dernières années le pays est devenu le théâtre d’un remake de la guerre froide à une échelle plus réduite. Trump, depuis son arrivée à la Maison Blanche, promet de mettre fin au conflit. Avec son style habituel, empreint de déclarations provocantes, tous les sujets auxquels le locataire de la Maison Blanche touche, devient quasiment un sujet de reportage.
Dans le sud global, et surtout en Afrique, la crise en RDC et la guerre intestine au Soudan, ne retiennent pas les mêmes attentions. Les agences humanitaires ont beau tirer sur la sonnette d’alarme, rien n’y fait. Dans leur drame, les populations civiles touchées semblent pris en étaux entre des autorités centrales incapables de leur offrir la sécurité et des conditions de vie dignes et l’oppression de groupes armés.
A titre de rappel, le conflit en RDC dure depuis l’année 1998. Le conflit aurait fait six millions de morts. Rien que le mois de janvier, environ 102 000 personnes ont été déplacés. Malgré la présence d’une mission onusienne de longue date, la situation ne s’améliore guère, , les grandes villes du Nord Kivu Goma et Bukavu sont tombées aux mains des rebelles du M23 appuyés par l’armée du Rwanda voisin .Ce, au grand désarroi de l’ONU qui, encore une fois, n’aura pu empêcher la confrontation et être la solution à un problème bien complexe. La situation est d’autant complexe que le Rwanda pays voisin est fortement impliqué dans ce drame du côté des rebelles. . D’immenses mannes énergétiques seraient en jeu , les grandes puissances ont semblé dans un attentisme douteux devant une si évidente violation de l’intégrité territoriale d’un État souverain la RDC ! Qu’attendent-ils pour dénoncer et sanctionner le Rwanda ?
Cherchent-ils à préserver leurs intérêts occultes dans l’immense trafic mondial des métaux rares extraits illégalement dans ces zones conquises par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda ?
Ce n’est que cette semaine après la chute de Bukavu que les États-Unis décident enfin de sanctionner le général James Karabere le bras droit du Président du Rwanda et le conseil de sécurité des Nations Unis de condamner le Rwanda pour son implication et son soutien militaire aux rebelles du M23.
Concernant la crise au Sahel, en juillet 2024, le HCR tirait la sonnette d’alarme en déclarant qu’il s’agissait d’une des crises les plus négligées du monde. Les conflits incessants combinés aux effets néfastes du changement climatique aggravent une situation déjà bien pénible.
Au Soudan, à la chute du dictateur Oumar El Béchir, a succédé une lutte sans merci entre frères d’armes. En lignes de mire, le pouvoir mais les immenses mines d’or qui finances les troupes des deux hommes forts du pays, Al Burhan et Daglo. Au point que le métal jaune est qualifié par beaucoup comme une malédiction pour le pays. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, la capitale Khartoum est un des théâtres principaux de la guerre que se livrent les deux hommes. La guerre au Soudan ne reçoit pas toute la couverture médiatique qu’elle mérite. D’autant que depuis son déclenchement, le pays est devenu un autre champ de bataille entre russes et ukrainiens. Les premiers du côté des forces d’intervention rapide et les seconds du côté loyaliste.
Ahmed M. Thiam
L’Alternance