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Niamakoro-Koro : L’extension d’une mosquée divise

Niamakoro-Koko, la démolition des maisons au profit d’une mosquée suscite la polémique. Motivée par la commission de gestion de la mosquée en vue d’agrandir leur lieu de prière, les victimes estiment que l’acte est injuste.
 

Fatoumata Kéita, Jean Elie Diarra, Nana Fomba, Broulaye Diarra et Amadou Maïga sont les victimes de cette opération de démolition des maisons pour agrandir l’espace de prière. Selon les témoignages, la commission de gestion de la mosquée a avancé l’argument de protéger le terrain de culte et la mise en valeur de ses abords. Ces travaux, ajoutent-ils, pourraient permettre de transformer ce lieu de culte en haut standing et envié par tous. Certains fidèles apprécient le projet, seulement le bémol réside dans le fait que l’initiative fera des sans-abris. Une chose que l’islam ne cautionne pas.

Souleymane Mamadou Diarra, un jeune leader de Niamakoro, est de ceux qui partagent parfaitement ce point de vue. Avec les victimes et les associations de jeunes du quartier, une assemblée générale a été tenue, dimanche dernier sur le site. “C’est ici en plein cœur de Niamakoro que la démolition a eu lieu. L’opération a touché au moins six maisons. L’argumentaire avancé est l’extension de la mosquée d’en face. Nous ne soutenons pas cette thèse. Aucune portion de terre ne doit être transformée en lieu de culte sans le consentement des propriétaires”, rappelle-t-il, ajoutant que depuis le 18 décembre dernier, date de la démolition, les propriétaires des maisons n’ont bénéficié d’aucune assistance. “Les rencontres tripartites entre la mairie, la commission de gestion de la mosquée et les victimes peinent à produire des résultats…”

Il faut qu’on se dise la vérité, ils ont démoli les maisons pour en faire un espace économique et d’affaires, soutient Mahamadou Traoré, habitant de Niamakoro. ” Les maisons sont démolies sans recasement. Nous prenons le cas d’Amadou Maïga, tailleur. Il est propriétaire de sa parcelle issue de l’ilot HC depuis 1980, soit 38 ans révolus. Mais le même ilot a pris la terminologie de réhabilitation du quartier de Niamakoro par la mairie de la Commune VI du district de Bamako. Il s’agit bien du plan de réhabilitation de Niamakoro. Il a été attribué à la communauté musulmane à son détriment par décision numéro 170M.CVI DB en date du 11 mars 2011. La Commission a soutenu sa thèse par la réception d’une notification lui affectant une autre parcelle numéro BC8 du lotissement de Yirimadio. Alors que la parcelle en question se trouve déjà occupée par une certaine Kadia Salamata. L’erreur n’étant pas corrigée, on ne devrait démolir sa maison…”.

Dans le souci de recouper l’information, nous avons rencontré la commission de gestion de la mosquée. Son secrétaire général, Ousmane Kouyaté, a refusé de nous recevoir. M. Kouyaté s’est contenté de nous rassurer qu’il dispose de tous les documents juridiques. Malgré notre insistance, aucune ligne n’a bougé.

Bréhima Sogoba

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