Multiplication des attaques ciblées au nord-Mali : Des hommes armés sèment la terreur dans la ville de Gao !
Une ville de laisser faire et de laisser aller. Tel est le visage qu’offre la cité des ASKIA. Une région connue pour la bravoure de ses hommes, fiers descendants d’Askia Mohamed. De plus en plus les populations sont l’objet d’attaques et d’agressions en tous genres par des hors la loi. Une situation qui est vécue dans toute la région, pour que l’on se demande si le pouvoir jouit d’un contrôle sur la région, comme c’est le cas de l’Adrar des Ifoghas qui échappe au giron du Mali depuis quelques années maintenant.
A Gao, la mort peut frapper à tout moment à la porte des populations. En deux mois, la ville de Gao a enregistré plusieurs morts liées aux agissements d’hommes armés non identifiés. Ces derniers circulent et sèment la terreur, tant dans la ville que dans les localités de la région. En début de semaine, il a été donné d’observer une scène digne d’un film Western. En effet, lors d’un mariage dans une famille dans la ville, les populations ont cru à une attaque terroriste après avoir entendu des coups de Kalachnikov tirés en l’air en signe de manifestation de joie.
Le problème réside dans l’utilisation d’une arme de guerre à l’occasion de la célébration d’un mariage.
Les faits se sont déroulés au quatrième quartier et on parle de blessés enregistrés à cette occasion, qui montre à suffisance le manque d’autorité dans une ville où toutes les forces sont en place pour maintenir la quiétude. Moins d’une semaine après cette situation à Gao, un jeune opérateur économique a été lâchement assassiné sous le regard impuissant des membres de sa famille. Abdoulaye Koné, frère ainé de notre confrère et ancien président de la Maison de la Presse, monsieur Makan Koné a été froidement tué par des individus armés qui se sont introduits à son domicile la nuit. Les auteurs se sont évaporés dans la nature, comme ce fut le cas dans plusieurs autres assassinats à Gao.
Dans un passé récent un autre jeune opérateur a connu le même sort. Un agent de la BNDA a été froidement abattu devant l’agence régionale.
Le mois dernier, un autre habitant d’un quartier a failli perdre la vie quand des visiteurs indésirables ont tenté de s’introduire dans sa maison. Il y a quelques semaines, une jeune fille a reçu des balles dans le dos après avoir échappé à un rapt par des individus armés à motos. La pauvre succombera à ses blessures peu après les faits. La Police, la Gendarmerie, l’Armée et les forces internationales partenaires du Mali sont présentes sans pouvoir empêcher que de telles situations malheureuses arrivent. Alors question : La ville de Gao est-elle devenue une ville ou des hommes armés peuvent continuer à attenter à des vies dans l’impunité totale ?
LAYA DIARRA
Source: Le Soir de Bamako