Mouvement de désobéissance civile au Mali : Une trêve qui contourne le piège du gouvernement
Le mouvement de contestation M5-RFP est arrivé au seuil de la cristallisation de la crise malienne, c’est-à-dire à la désobéissance civile, considérée comme le plafond de toute crise sociopolitique. Mais à cette veille de la grande fête musulmane (TABASKI), la situation prenait une tendance d’implosion. Car la désobéissance allait progressivement vers la privation des citoyens de leur mouvement et de leur liberté de travail.
Les maliens qui vivent au jour le jour, finiraient par la suite à se désolidariser du mouvement, même pour les plus mordus. Pour laisser la contestation respirer d’un grand coup, les responsables du M5 RFP, ont pris la sage décision d’observer une trêve, jusqu’à la fin du mois de juillet. Pendant cette période, il n’y aura pas de mouvement au Mali. Un espace de temps, qui sera mis à profit par les citoyens de préparer tranquillement la fête, mais aussi de réfléchir sur la situation. Cette période doit permettre aussi de d’analyser pour les uns sur les nouvelles pistes de négociations, pour les autres de développer de nouvelles stratégies de lutte.
Pour certains analystes, le côté gouvernement, prenait cette désobéissance civile pour un moyen d’implosion du Mouvement M5-RFP. Cette veille de fête, les bras armés, notamment la jeunesse allait monter la pression à un niveau où tout le système de fonctionnement socioéconomique serait paralysé sinon mis à l’arrêt. Ce qui entraînerait irréfutablement une explosion de colère chez les citoyens maliens. Les maliens qui allaient au contraire se retourner contre le Mouvement à la place du gouvernement.
Venant de loin cette manœuvre de désolidarisation et démobilisation sinon de la dislocation du Mouvement, les responsables du M5-PFP ont du coup pris la décision stratégique de l’observation de cette trêve de 2 semaines pour permettre à la population malienne de vaquer à ses mouvements courants afin de fêter convenable le Tabaski. Histoire de contourner le piège du gouvernement.
Nayté