Quand il achetait le Grand Hôtel, de lui, on ne connaissait que le père : Sidy Boubacar Bally, grand commerçant. “Le fils de”, fit ses armes, parvint à redresser l’hôtel, pour en extraire aujourd’hui un grand groupe hôtelier africain qui rayonne au-delà des frontières du Mali.
Pour rappel, le Grand-Hôtel est le premier de la chaine Azalaï. L’Etat l’a mis en vente et c’est la Société malienne de promotion hôtelière (SMPH) de Mossadeck Bally qui va l’acheter en 1994. Après rénovations, l’hôtel rouvrira ses portes en 1995.
SMPH va devenir en 2004 le Groupe Azalaï Hôtels et s’implante au Burkina Faso, en Guinée-Bissau, au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée Conakry et au Niger.
Mais de l’homme, pendant longtemps, que des clichés ! Froid, distant, le visage toujours animé d’un sourire courtois, mais difficile à décoder s’il s’agit d’une vraie joie ou du sourire du commercial. Mais, en tout état de cause, en retrait du marigot politique et de l’agitation de Bamako.
Qu’est-ce qui a changé ? Subitement, il a commencé à se découvrir, à laisser tomber le masque, à s’exprimer, à proposer. Son choix pour la présidence du Conseil malien du patronat n’était pas surprenant, mais, la surprise a été qu’il l’ait accepté. Ce fut une bonne décision, car, depuis, on découvre de l’homme une nouvelle facette.
Du haut de ses trente ans d’expérience de capitaine d’industrie, il a su fédérer, défendre plus que ses intérêts personnels et surtout être et soutenir une multitude de canaux de réflexions, de propositions, de prospection.
A la tête du Patronat, l’institution est devenue une force de proposition. Mossadeck s’est révélé aux Maliens comme un leader, un visionnaire qui propose, oriente et conduit des programmes.
Seulement, la question est de savoir s’il ne prêche pas dans le désert, car les dirigeants actuels semblent déconnectés de la réalité et ne pas avoir souci de beaucoup d’aspect de notre bien-être.
Mossadeck est-il arrivé trop tôt ou trop tard ?
Alexis Kalambry
Mali Tribune