Moscou nie être impliqué dans la mort présumée de Prigojine
Marco Wolter, Avec agences
« Ce n’est pas un hasard que le monde entier regarde maintenant vers le Kremlin », avait subtilement commenté la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Et bien dans la même logique, ce n’est pas un hasard, selon Moscou, si les pays Occidentaux pointent Vladimir Poutine du doigt.
« Il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quelle direction on spécule en Occident », a lancé Dimitri Peskov, le porte-parole du président russe, qui dénonce un « mensonge absolu ».
Moscou dément ainsi avoir orchestré le crash de l’avion d’Evgueni Prigojine et appelle à se baser sur les faits et à attendre les résultats de l’enquête qui suit son cours. Les enquêteurs russes ont d’ailleurs annoncé ce vendredi avoir récupéré les corps des dix personnes mortes dans le crash, ainsi que les enregistreurs de vol de l’appareil qui s’est écrasé mercredi en Russie. « Des analyses génétiques moléculaires sont en cours pour établir leur identité », a déclaré le Comité d’enquête russe sur Telegram.
Tout comme la liste des voix critiques de la guerre en Ukraine et que l’on a retrouvées mortes après être soi-disant tombées d’un balcon, d’un bateau ou dans les escaliers.
A chaque fois, les regards se tournent vers le Kremlin, qui fait signe de circuler. Il n’y a rien à voir.
Les enquêteurs russes n’évoquent pour le moment aucune piste pour expliquer le crash de l’avion, pendant que circulent les thèses d’une bombe à bord ou d’un missile sol-air.
Dans cette affaire, Vladimir Poutine a reçu aujourd’hui le soutien de son homologue bélarusse qui dit ne « pas pouvoir imaginer » que son allié ait donné l’ordre de tuer Evguéni Prigojine. Alexandre Loukachenko assure par ailleurs que les quelques 10.000 mercenaires de Wagner stationnés au Bélarus pourront rester dans le pays.