Montée en puissance des FAMA: Bamako exige la réadaptation du mandat de la MINUSMA
Meguetan Infos
Pour les autorités de la Transition, le renouvellement du mandat de la MINUSMA doit prendre en compte la montée en puissance des Forces Armées Maliennes FAMa. Le ministre des Affaires étrangères et la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, l’a signifié le lundi dernier au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la situation au Mali.
Lors son intervention devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le Chef de la diplomatie malienne a indiqué qu’avec la montée en puissance des FAMa, des résultats probants ont été enregistrés sur le terrain notamment la neutralisation d’importants membres de Katibats terroristes, la récupération des matériels, la libération des localités du joug des terroristes, la destruction des sanctuaires terroristes et le retour de populations déplacées. « A la faveur de cette montée en puissance des forces armées nationales, les populations maliennes ont également constaté, pour s’en réjouir, une nette amélioration, depuis décembre 2021, de la situation politique, sécuritaire, humanitaire, de même qu’une diminution significative des violences intercommunautaires dans le centre », fait-il savoir au Conseil.
Le ministre Diop a rassuré qu’avec leur montée en puissance, les FAMa « sont à mesure de prendre en compte les changements de la situation sécuritaire ». Car des dispositions sont prises afin qu’il ne se crée un vide sécuritaire à la suite du départ des forces françaises et de la Task- force Takuba.
Parlant de la sécurité de la Mission, le ministre des Affaires étrangères a tenu rassurer que e Gouvernement du Mali est conscient qu’elle est de « la responsabilité du pays hôte, qui mettra tout en œuvre pour assumer cette responsabilité ». « Afin de faciliter cette phase transitoire, nous invitons la MINUSMA à achever son plan d’adaptation en collaboration avec le Mali », a-t-il souhaité.
Quid du renouvellement du mandat ?
La position du Mali et ses préoccupations et attentes concernant ce renouvellement du mandat concerne « la protection des populations civiles et l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire ». « Il est indispensable de mieux définir et articuler la notion de protection des civils dans un contexte de guerre asymétrique. Il y a lieu de clarifier contre qui on veut protéger les populations, sachant que la menace principale provient des groupes armés terroristes », a exigé le ministre Diop. Qui veut comprendre comment la MINUSMA peut-elle protéger les populations si elle n’est en mesure de faire face à la menace.
« Le mandat de la MINUSMA doit obligatoirement prendre en compte la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali, qui sont désormais en première ligne face aux groupes terroristes », martèle le Chef de la diplomatie malienne.
Pas de restriction contre la MINUSMA
Parlant des allégations de restrictions imposées à la MINUSMA, le ministre Diop a insisté qu’aucune mesure restrictive n’a été prise, visant particulièrement la MINUSMA. Néanmoins, la mise en place de mesures de restriction temporaire sur une partie de l’espace aérien national, qui est une décision souveraine, vise à « protéger les forces maliennes engagées dans une nouvelle posture dynamique et offensive pour reprendre l’initiative et réduire la capacité de nuisance des groupes terroristes sur les populations maliennes ». D’autant plus que « le succès de cette dynamique repose sur la liberté de manœuvre des forces nationales ».
Cette restriction temporaire vise, selon le Chef de la diplomatie malienne, à maîtriser les risques pour le trafic aérien, liés à l’utilisation intensive de la troisième dimension par les forces maliennes, notamment avec des vols d’aéronefs militaires, y compris sans pilote, et des tirs d’artillerie fréquents. C’est pourquoi, poursuivra-t-il, la sécurité et la sûreté des usagers de l’espace aérien malien constituent une responsabilité régalienne de l’Etat et nécessite la mise en place des mesures de coordination pour éviter tout incident malheureux.
Abdoulaye Diop a tenu préciser que tous les vols demandés par la MINUSMA sont autorisés dès lors que la coordination nécessaire est faite, que les risques à la circulation aérienne sont maîtrisés, et que cela n’interfère pas de manière négative avec les opérations militaires en cours.
Fermeté contre Barkhane
Le Gouvernement a exprimé sa ferme opposition à l’intervention sur son territoire de la force française Barkhane qui souhaite appuyer la MINUSMA, après que la France ait décidé unilatéralement de retirer de ladite force et que le Mali ait dénoncé les Accords de défense avec la France. « Nous en appelons au respect de la souveraineté du Mali et des décisions prises par les autorités maliennes à cet égard », a réagi le ministre Diop.
De même, les autorités maliennes estiment nécessaire une meilleure coordination des actions de la MINUSMA avec l’Etat malien de manière à assurer une pleine efficacité dans l’accomplissement de son futur mandat. Il est aussi une nécessité pour la MINUSMA de travailler étroitement et véritablement avec les autorités et les parties prenantes maliennes pour aider le Mali à protéger ses populations civiles et à restaurer son autorité sur l’ensemble de son territoire.
DCA
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