Monnaie : le franc Cfa : Un sujet méconnu des économistes et de citoyens
Un article à portée pédagogique à l’attention du citoyen en faveur des théoriciens, praticiens et utilisateurs du F CFA.
Niyel
Auteur de 7 livres sur l’Economie scientifique, c’est-à-dire de l’économie dotée de la mesure, nous avons trouvé que la monnaie n’a jamais été bien connue, ni des économistes ni des citoyens. En effet, tout ce monde croit épuiser le sujet de la monnaie en parlant de ce qu’il fait avec cette monnaie ou de cette monnaie, laissant insoupçonnée la menace que constitue la manipulation dangereuse de la monnaie pour la propre survie de toute collectivité qui en serait victime.
Pour connaître exactement ce qu’est la monnaie et ce qu’elle représente de manière spécifique, nous proposons ici une douzaine de questions auxquelles nous donnerons des réponses. Ensuite, fort de ces réponses, nous allons identifier ce qui constitue assurément le rôle spécifique de la monnaie, un rôle que nous confirmerons par une source externe, crédible et vérifiable, vieille de plus de 1 400 ans.
Il s’agira, en conclusion principale, d’aider les citoyens préoccupés par la qualité du débat public, dans le cadre d’une société civile bien organisée, à développer leur propre survie, leur propre résilience, les politiques étant en retard de connaissances ou frileuses pour plusieurs raisons.
I. Qu’est-ce que la monnaie, en prenant le cas spécifique du F CFA?
1.1. Quelle est l’autorité qui a créé la monnaie, F CFA ?
• La France en 1945, a créé le F CFA, alors que les pays qui en sont utilisateurs aujourd’hui n’existaient pas en tant que pays indépendants, mais de colonies.
1.2. Quelle est l’autorité qui produit la monnaie ?
• Le Trésor français, à travers la Banque de France produit, fabrique et transporte des billets de F CFA aux banques régionales de la BCEAO et de la BEAC qui les gèrent au sein des populations utilisatrices.
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1.3. Qui gère la monnaie les billets de FCFA?
• Les banques centrales régionales (BCEAO et BEAC) et le système bancaire dans les pays concernés.
1.4. Combien cela coûte à la population africaine ces billets de F CFA ?
• La BCEAO passe commande des billets auprès de la Banque de France qui les met à sa disposition moyennant le règlement d’une facture de plus de 30 milliards de F CFA par an.
• Au même moment, les pays africains mettent en permanence à la disposition du Trésor français plus de 50 % de leurs recettes d’exportation en devises ;
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1.5. Comment le citoyen africain obtient-il le F CFA ?
• Il acquiert la monnaie F CFA pour la première fois dans l’économie en donnant au système bancaire ce que l’autorité désire comme dépôt de garantie en devises. Ainsi, pour obtenir un F CFA il lui faut donner une garantie de 0,02 FF en devises au Trésor français, soit aujourd’hui 0,00152 euro.
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1.6. Par la suite, qu’est-ce que l’acquéreur fait avec le FCFA obtenu ?
• Par la suite, l’acquéreur de ces F CFA peut les céder pour acquérir des biens et services qu’il désire dans l’économie des pays utilisateurs.
• Il donne une quantité de F CFA dans les échanges pour obtenir les biens et services à leur prix, car tout le monde est tenu d’accepter le F CFA ;
• Le prix d’un kg de riz désigne la quantité de F CFA qui s’échange contre un kg de riz.
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1.7. Qu’est-ce que le prix et qu’est-ce-que la valeur d’un bien ?
• Le prix d’un bien est une quantité de F CFA pour obtenir ce bien,
• Comme le F CFA est fondé sur le FF et aujourd’hui l’euro, le prix exprimé en quantité du support du F CFA représente la valeur du bien, qui désigne donc une quantité de FF ou d’euro aujourd’hui.
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1.8. Du prix et de la valeur ?
• Il faut comprendre qu’il peut exister plusieurs prix dans l’économie, mais une seule valeur.
• Pour comprendre cela, il est facile de se rappeler l’expérience du Mali en 1983- 84 lorsqu’il a mis en circulation deux monnaies, le franc malien = 0,01 FF et le F CFA = 0,02 FF.
• Un prix de 100 FM était affiché à 50 F CFA les deux désignant la même valeur de 1 FF.
• Le prix est la mesure de la valeur en monnaie du F CFA ou bien en franc malien.
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1.9. Différence entre Biens et monnaies
• On recherche les biens pour eux-mêmes pour les consommer, les détruire.
• En revanche, on désire la monnaie, non pas pour elle-même, mais pour la céder afin d’acquérir un bien à consommer.
• La monnaie sert d’intermédiaire dans les échanges pour remplacer un bien ou un service, dont on veut se séparer, par un autre bien ou service que l’on désire.
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1.10. Différence entre monnaie et valeur
• La monnaie, le F CFA, est le signe de la valeur de 0,02 FF ou de 0,00152 euro qui a été déposée en garantie, auprès du Trésor français.
• Cela veut dire que le F CFA représente un simple papier, simple certificat de reconnaissance, qui n’est pas une valeur, mais le signe de celle-ci.
• Cela veut que même si on n’avait plus besoin de ce F CFA, l’utilisateur peut aller au Trésor français, lui remettre son papier de F CFA et demander en retour de lui remettre la valeur qui lui avait été donnée en garantie.
• En bon français, il faut savoir :
o Qu’un tel papier qui n’est qu’un signe, un symbole de la valeur, ne peut être dévalué, car on ne peut pas dévaluer quelque chose qui n’est pas la valeur.
o Imaginez-vous, que si vous déposez votre kg d’or chez le bijoutier qui vous délivre un certificat de reconnaissance, celui-ci ne pourra plus passer vous dire que votre certificat est dévalué et qu’il ne vaut plus qu’un demi kg. Ce qui n’aurait aucun sens. De même, vous ne pourrez pas passer lui dire également que votre certificat vaut 1,5 Kg, ce qui n’aura pas également de sens.
o En revanche, le FF ou l’euro représentant le support du F CFA et constituant la valeur, peuvent être dévalués ou réévalués, ainsi qu’on peut le vérifier selon les expériences sur le marché monétaire.
o
1.11. Ainsi, si on ne peut pas dévaluer le F CFA, on ne peut le réévaluer !!!
• En effet,
o Partant de l’expérience du Mali en 1983-84, on a fixé le F CFA à 0,02 FF, et on a fixé le FM à 0,01 FF. Ainsi, pendant cette période, on a donné 2 FM pour obtenir 1 F CFA ce qui signifie que ces deux grandeurs ont la même valeur de 0,02FF.
o Si on décidait, comme en 1994, que le F CFA = 0,01 FF, cela signifie le citoyen qui disposait du F CFA à 0,02 FF se voit déposséder de cette quantité de FF, pour se voir attribuer sa moitié, soit 0,01 FF. Le citoyen aura été dépossédé de la moitié sa richesse. Ce qui constituerait une escroquerie contre la population utilisatrice du F CFA et c’est ce qui s’est passé en janvier 1994, sous la fausse appellation de dévaluation du F CFA.
o Dans le cas contraire, si on décidait de réévaluer le F CFA, à 0,03 FF, cela signifierait que désormais le FCFA peut rapporter au citoyen plus que le dépôt de garantie de 0,02 FF qui a été laissé au Trésor français pour l’acquérir. Qui va donc payer le supplément de devises nécessaires ? De ce côté aucun risque ne sera pris par l’autorité, et cela devient une évidence.
• Donc vous voyez que, si on ne peut pas dévaluer le F CFA, on ne peut pas non plus le réévaluer, car cela voudrait dire qu’il faut aller réclamer au Trésor français, le garant, plus que ce qu’on a déposé chez lui comme dépôt de garantie, ce qui constituerait encore une escroquerie contre la France.
o Par conséquent, il importe de protéger le garant et aussi bien que le déposant de la garantie, ce que fait proprement a théorie de la mesure qui sait par essence protéger tout le monde, alors que l’ignorance de cette théorie expose tout le monde à des excès.
• Pr conséquent, il faut savoir, que le F CFA ou le FM sont des instruments de mesures avec des contenus définis en FF ou aujourd’hui en euro, qui sont différents, l’un étant le double de l’autre ou inversement ; chacun devant faire l’objet d’un usage précis en tant qu’instrument de mesure.
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1.12. La monnaie est donc un intermédiaire dans les échanges de biens. Elle est donc toujours en mouvement.
• En effet, on acquiert la monnaie en donnant une valeur et on s’attend en dépensant cette monnaie plus tard, à retrouver son compte, en recevant en échange un bien ou service ayant la même valeur que celle qui a été initialement dépensée pour acquérir cette monnaie.
• Si ce compte n’est pas bon, toute personne utilisatrice d’une telle monnaie, sera tôt ou tard obligée de se protéger contre une telle monnaie pour éviter d’être victime d’une monnaie qui perdrait de la sa valeur au cours du temps, devenant ainsi extrêmement appauvrissante.
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II. Quel est le rôle spécifique de la monnaie ?
Le rôle fondamental de la monnaie se dégage à travers l’analyse des douze réponses ainsi qu’il apparait ci-dessous dans une utilisation naturelle de la monnaie.
Ainsi, considérons un agent économique qui possède un bœuf qu’il veut utiliser en vue d’acquérir des vivres et de l’habillement et bien d’autres biens ou services. Du fait des difficultés à échanger des biens physiques entre eux, il vend son bœuf contre de la monnaie, soit par exemple à 200 000 FCFA.
Muni de cette somme d’argent, il se rend au marché dans l’économie et il se sert en achetant des biens de toutes sortes jusqu’à concurrence des 200 000 F CFA, le prix de son bœuf.
Ainsi, si on tenait sur un côté de la balance le prix du bœuf cédé et de l’autre côté tous les prix des biens acquis avec le prix du bœuf, alors la balance serait en parfaitement en équilibre.
Les échanges terminés, tout se sera passé comme si cet agent économique a acheté les biens (acquis) par des biens (cédés : le bœuf) et personne n’aura été lésé, ni le vendeur du bœuf, ni les vendeurs des autres biens et services, et tout le monde serait content, chacun en ayant eu pour son compte.
En réalité, c’est oublier que la monnaie aura servi de moyen de commune mesure de la valeur du bœuf, qui aura disparu de chez son propriétaire pour être remplacé par d’autres biens et services de même valeur, qui ont été acquis en remplacement du bœuf. Ainsi, la monnaie, aura joué le rôle de balance, en ayant permis d’assurer la justice entre les gens au cours des échanges de biens et services.
III. La monnaie dans le Coran
Ce rôle fondamental de la monnaie en tant que balance se trouve formulé dans le Coran, à la sourate 57, verset 25, où il est écrit « Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. [ ] »
Nous avons trouvé que la balance ici descendue épouse exactement et avec perfection l’usage spécifique de la monnaie dont la qualité d’instrument de mesure et les règles de son utilisation sont par ailleurs également précisées à la sourate 55, explicitée ci-dessous.
IV. La monnaie, comme instrument de mesure, est soumise à des règles d’utilisations fixées dans le coran
4.1. Donner toujours le poids exact et de ne pas fausser la pesée.
Dans la sourate 55, versets 2-9, il est précisé que : « Dieu a établi la balance, afin que nous (les Djins et les hommes) ne transgressions dans la pesée ». Puis il a ordonné « de donner toujours le poids exact et de ne pas fausser la pesée ».
4.2. La règle d’interdiction de la diminution des poids et mesures
Une fois que les instruments de mesure sont connus en économie, l’interdiction de la diminution des poids et mesures prend une forme précise parmi les règles annoncées.
4.3. Conséquence des violations des règles
Le Coran, dans la sourate 11, verset 84-86 : annonce, comme suit, les conséquences sociales : « 84. [ ] Ne diminuez pas les mesures et le poids. Je vous vois dans l’aisance et je crains pour vous (si vous ne me croyez pas) le châtiment d’un jour qui enveloppera tout. ».
Ces conséquences feront l’objet d’un article complet, mais et déjà, l’expérience de la diminution des poids et mesures décidée en 1994 montre qu’une richesse de un million de F CFA, avec le F CFA de 0,02 FF, de trouve transformée à un million de F CFA, avec le F CFA ne valant plus que le franc malien, soit 0,01 FF, soit donc une réduction de la moitié de la valeur.
Toutes vos épargnes accumulées depuis votre arrière-grand-père jusqu’à nos jours, exprimé en FCFA, se trouvent également réduites de moitié. Au même moment, des revenus annuels de loyer vous n’en obtiendrez que pour la moitié.
Donc, vous aurez réduit votre richesse depuis le temps de votre arrière-grand-père et cela jusqu’à la fin des temps. C’est ce que décrit le coran avec une précision inédite, montrant que vous serez frappé par « le châtiment d’un jour qui enveloppera tout. ». En effet, pour être enveloppé par un tel châtiment, il faudrait bien comprendre que ses effets vont s’étendre depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin des temps sur notre existence sur terre.
Aussi, précise le Coran, à la sourate 26, verset 181-183 : « 181. Donnez la pleine mesure et n’en faites rien perdre [aux gens]-182 ; et pesez avec une balance exacte, 183. Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ».
V. Que faire après une bonne information du public ?
Il appartiendra à la société civile, dans ses différentes composantes, chacune dans ses compétences, de prendre ses responsabilités pour exiger le respect des droits économiques et l’administration des sanctions afin de corriger tous les dysfonctionnements. A cet effet, il leur appartiendra de
• Dénoncer l’escroquerie d’un système qui sacrifie carrément les intérêts des populations utilisatrices du F CFA et principalement ceux de la jeunesse dont l’avenir est compromis à travers des dépenses inutiles en pure gaspillages liés à l’ignorance des acteurs d’un système finalement très dangereux et pervers ;
• Rétablir définitivement la population dans ses droits spoliés ;
• Exigez des réparations des dommages consécutifs aux violations répétées des engagements contractuels de la France.
Conclusion. Cet article est écrit pour une valeur pédagogique à l’attention du citoyen utilisateur du FCFA, qui devra aider à l’éveil de conscience de ses chercheurs, théoriciens, experts et praticiens de l’économie, afin que ceux-ci puissent rapidement mettre à jour leur connaissance, et contribuer à garantir la sécurité des biens et la protection des droits humains que garantissent toutes les constitutions dans tous les pays. Les inconvénients de ce système perverti, reproduit par la France dans les pays africains utilisateurs du FCFA à travers les pratiques du moyen-âge dans le Royaume de France, seront détaillés dans un prochain article s’il plait au Tout Puissant.
Dr. Lamine KEITA,
laminemacina@yahoo.fr