Mohammed VI, un souverain qui allie empathie et efficacité
Le roi Mohammed VI va bientôt boucler deux décennies de pouvoirs au service de son pays et de ses concitoyens. Deux décennies pendant lesquelles le Maroc est devenu un des pays les plus médiatisés du Continent. Aujourd’hui, il est cité en exemple dans de nombreux domaines, économiques, mais aussi sociaux, sécuritaires ou encore culturels.
Les observateurs avisés citeraient volontiers le formidable développement de la ville de Tanger et de son port, parvenu aux avant-postes des plus importants de sa catégorie sur le Continent, en seulement quelques années. Ou encore Marrakech, devenue le lieu des rencontres internationales en Afrique, alliant sens de l’hospitalité, efficacité logistique et convivialité traditionnelle. Il y a seulement quelques mois était inaugurée la ligne de train à grande vitesse reliant Casablanca à Tanger, permettant une mobilité significative sur cet axe important pour l’économie du Maroc et véritable vitrine d’un pays se rapprochant à grands pas de ses voisins méditerranéens.
Il est difficile de citer les réussites économiques du souverain marocain, tant elles sont nombreuses et dans la plupart des secteurs. Sa Majesté a su placer le Maroc en phase avec les transformations profondes de son environnement et lui a donné une place particulière sur l’agenda international. Il a contribué à renforcer la sécurité du pays face aux menaces terroristes et ses services ont aidé de nombreux pays, dont des européens et asiatiques (exemple du Sri Lanka, il y a seulement quelques semaines) dans leur lutte contre ce fléau.
Que dire de sa gestion du «printemps arabe» en 2011, où son sens de l’anticipation et son écoute des aspirations de la jeunesse marocaine lui ont fait engager une des plus profondes réformes du système politique du pays.
Là comme dans d’autres domaines, il s’est montré apte à anticiper, orienter, piloter et ajuster les changements nécessaires pour que le royaume puisse poursuivre sa marche en avant de manière harmonieuse. S’il est un domaine où l’action de Mohammed VI a été décisive pour son pays, c’est bien celui du tournant africain.
Le tournant africain
Politiquement engagé par le retour du Maroc, pays fondateur de l’Organisation de l’unité africaine, au sein de l’organisation politique panafricaine avec le soutien de l’écrasante majorité de ses pays membres, la présence économique du Maroc sur le Continent qui s’est renforcée ces quinze dernières années porte la marque du souverain chérifien.
Chacun se souvient, de Nairobi à Dakar en passant par Libreville, Bamako ou Antananarivo, de ces visites du roi du Maroc, à la tête de délégations impressionnantes et pour une durée suffisante pour que nous comprenions que c’est un ami qui vient nous voir. Les projets économiques, les investissements dans de nombreux secteurs, les partenariats entre hommes d’affaires succèdent aux actions dans la santé ou encore des soutiens aux secteurs agricoles, artisanaux ou culturels.
Les Africains ont ainsi pris l’habitude de voir le roi au volant d’une voiture, dans leur pays ou encore attablé dans un restaurant et se soumettant à des séances de selfies avec le tout-venant. C’est aussi cela Mohammed VI, un jeune leader, citoyen du monde, à l’aise dans ses baskets et persuadé que la chaleur humaine est aussi indispensable que la rentabilité économique.
Le Maroc fait des affaires en Afrique, il y gagne de l’argent et son roi y est chez lui ! Il faut reconnaître que le temps long dont bénéficie un roi est favorable à la vision et à la cohérence, au-delà de simples séquences quinquennales. Cela a sans doute aidé au succès du jeune roi marocain. Mais il est tout aussi vrai que la personnalité est le facteur déterminant de l’action d’un leader. On peut avoir du temps et ne pas savoir quoi en faire!
Il reste à souhaiter à Sa Majesté Mohammed VI, que Dieu l’assiste, de continuer à diriger son pays, avec l’énergie, la vision et la passion démontrées ces vingt dernières années, sans oublier l’empathie envers les autres dont il sait faire preuve à chaque occasion. Cela a été la clé du succès et le sera pendant de nombreuses décennies encore.
Par Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali