Meeting du collectif « Tombouctou réclame ses droits » : Après s’être réfugié chez un imam, le gouverneur contraint d’écouter le message des jeunes.
Le nouveau vent qui souffle au Mali demeure incontestablement celui de la force et de révolution de nouvelles consciences. Les dirigeants maliens, hier comme aujourd’hui, se sont beaucoup joué des populations à tous les niveaux.
Aujourd’hui, le gouvernement d’IBK se fait lentement consumer par ces feux qui jaillissent du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Que dire? Il s’agit d’un retour de manivelle, le temps des grandes trahisons et des fausses promesses de ceux qui croyaient que le jour n’allait jamais se lever.
Après la panique généralisée qui a secoué la Primature récemment, sous la pression des Kayesiens et des Katois, les solutions démagogiques proposées ont entraîné un nouveau front de contestation et d’exigence. Il s’agit de Gao et Tombouctou.
La cité des 333 Saints, cet après-midi du 2 Septembre, a vu des jeunes au sein d’un collectif dénommé « Tombouctou réclame ses droits » ont fait mouvementé la ville. En effet, selon des sources locales, plusieurs tentatives de sabotage ont été initiées par le préfet, en complicité avec le maire pour faire annuler ou interdire le meeting.
Ces autorités régionales et communales, avec à leur solde, d’autres jeunes qui n’ont pas compris la cause (route pour Tombouctou), se sont opposées à ce rassemblement pacifique de citoyens qui ne souhaitent qu’interpeller ses dirigeants.
Des affrontements ont éclaté entre jeunes et forces de l’ordre. Des gaz lacrymogènes, rapportent des témoins, ont été lancés mais les jeunes ont tenu tête.
Moment déterminant, le gouverneur, selon un des organisateurs, a été contraint de trouver refuge chez l’imam de la mosquée de Sankore. Était-ce une séquestration? Pas du tout explique un manifestant : « Il a fait arrêter trois de nos responsables et nous l’avons obligé à les faire libérer. Ce qui fut fait » explique un jeune déterminé.
Ces représentants de l’Etat, sans méthode et sans langage approprié, ne jouissent d’une grande considération auprès de ces courageux fils de la ville, les mains nues, qui les ont ouvertement qualifiés de traîtres. Les jeunes de Tombouctou ont fait plier les forces de l’ordre qui semblent être de cœur avec leurs frères sortis pour une cause collective.
Le gouverneur a été obligé d’écouter les jeunes en face pour la lecture de leur déclaration dont points sont clairs : Ils exigent que le Premier Ministre Boubou Cissé leur dise la date ( jour, mois et année). Ils demandent également à Boubou Cissé d’infirmer les propos qui lui sont attribués ou le cas échéant, présenter ses excuses aux populations de Tombouctou.Aussi, dans leur déclaration signée de leur président Ibrahim Adiawiakoye (IB 124), le collectif lance un ultimatum de 72heures
Ce mouvement a vu le soutien et l’implication de jeunes du CDR de Tombouctou. Ils ont fortement salué la réussite de ce premier acte d’une guerre vers la tenue d’engagements solennellement pris par des dirigeants qui ont juré de faire restaurer l’honneur du Mali et apporter le bonheur des maliens.
En attendant l’expiration de ce compte à rebours, les stratégies se peaufinent pour une lutte qu’ils ont juré de mener jusqu’au bout.
Source: Figaro du Mali