MARRAKECH : LA CHEFFE DE LA DIPLOMATIE MALIENNE REGRETTE QUE LE PACTE NE SOIT PAS CONTRAIGNANT
Représentant le Mali à la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour les migrations, la ministre des Affaires étrangères du Mali, Mme Kamissa Camara a salué l’adoption du pacte, tout en regrettant qu’il ne soit pas« juridiquement contraignant ».
Ce pacte n’est certes pas parfait. Peut-être l’aurait-t-il été s’il était juridiquement contraignant,mais il représente d’abord et surtout un espoir renouvelé pour les 258 millions de migrants internationaux », c’est en ces termes que la Cheffe de la diplomatie malienne a entamé ses propos au cours de son intervention.
Nonobstant, elle se réjouit de son adoption car, explique-t-elle, c’est un instrument qui traduit la volonté commune des Etats d’imprimer une gestion efficace aux flux migratoires entre les pays d’origine, de transit et de destination des migrants, avec un accent particulier sur les impératifs de sécurité et de respect des droits humains. Même si, affirme-elle, le Mali regrette le retrait de certains Etats du Pacte.
« Les questions migratoires constituent l’une des préoccupations majeures de la gouvernance mondiale contemporaine dont la prise en compte dans les politiques nationales n’est plus une option », a-t-elle lancé.
Le Pacte, une chance pour les pays à faible revenu comme le Mali
Conscient de la forte contribution des Maliens de la diaspora au développement du pays, Mme Camara reconnaît que le Pacte, intelligemment mis en œuvre, est l’instrument efficace pour renforcer la protection des droits des migrants.
« Avec 4 millions de personnes, l’apport de la diaspora malienne au développement du pays est évalué à plus de700 millions de dollar américain par an. En plus de ces ressources financières,elle est également riche en ressources humaines qui participent au renforcement des capacités des Maliens à travers des programmes du gouvernement et ses partenaires », a rappelé Mme Camara. Pour autant, révèle-t-elle, le Mali met en œuvre des politiques pour contrer la migration irrégulière. Elle a notamment cité la Ponam, la Cigem, etc.
« Les questions migratoires sont aussi vielle que le monde et personne ne pourra arrêter les mouvements des populations à l’échelle mondiale. Par contre, si nous décidons de travailler ensemble, nous pouvons transformer les effets pervers en opportunité certaine pour le monde. Le Pacte offre cette possibilité », a-t-elle analysé, avant de réaffirmer l’adhésion totale du Mali aux engagements contenus dans le Pacte.
Sory I. Konaté (envoyé spécial à Marrakech)
30minutes