Les élèves maliens ont repris, hier lundi, le chemin de l’école, à l’heure où le secteur éducatif, qui est marqué par les grèves à répétition des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et la fermeture des classes dans plusieurs localités du pays, espère retrouver sa normalité.
Dans la capitale, Bamako, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a donné le coup d’envoi de l’année scolaire 2021-2022 par l’inauguration des salles de classes réhabilitées au Groupe scolaire Inemassa Cissé de Niarela, avant d’assister au premier cours de la classe de 2ème année portant sur les changements climatiques. Le Premier ministre a aussi procédé au lancement de l’opération « un élève, un arbre ». Selon Choguel Kokala Maïga, le souhait des autorités maliennes est de faire de cette année scolaire, « l’une des meilleures que les Maliens auront vécu ces dernières années.»
Mais cette volonté se heurte à celle des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 de se faire entendre. La nouvelle année scolaire risque, en effet, de démarrer avec des remous. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, qui ont appelé les militants à rentrer dans les classes , ont adopté une « nouvelle stratégie » afin « de mieux aborder l’année scolaire et des actions à engager pour l’application de l’article 39. » Dans cette stratégie, les enseignants grévistes ont décidé des mesures suivantes : la non prise des classes à double division par des enseignants membres de la corporation syndicale ; la non prise des classes à double vacation ; la non prise des écoles à ECU ; la non prise des heures supplémentaires ; la non prise des classes à effectif dépassant 50 élèves.
Pour cette nouvelle année scolaire encore, des centaines de milliers d’enfants maliens seront privés d’école. Dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gutteres, indique que l’école malienne reste encore confrontée du nombre d’écoles fermées en raison de l’insécurité qui s’est poursuivie tout au long de l’année. « 1 344 écoles (403 000 élèves) étaient concernées en janvier 2021 et 1 595 (478 500 élèves) en juin. Initialement limitées aux régions du centre et du nord du Mali, ces fermetures ont fini par toucher certaines zones du sud, notamment les régions de Sikasso (115 écoles, soit 34 500 élèves) et de Koulikoro (92 écoles, soit 27 600 élèves) », explique, dans son rapport, Antonio Gutteres.
Madiassa Kaba Diakité
Le Républicain