Mali : un enfant sur quatre meurt après son admission au CHU Gabriel-Touré de Bamako
A Bamako, précisément au CHU Gabriel-Touré, un enfant sur quatre meurt après son admission par manques de moyens.
Le lundi 29 juillet, dans ledit hôpital un nouveau né a perdu son bras droit. Elle se prénomme Fatoumata, elle avait à peine un mois et avait été conduite par sa mère Mme Kéïta au service pédiatrique Gabriel-Touré pour un problème gastrique. Elle en est sortie amputée jusqu’à l’épaule.
« Aux urgences pédiatriques, on l’a perfusée et piquée à plusieurs reprises. C’est à ce moment-là que sa main a commencé à noircir, raconte sa mère. Chaque fois que les médecins venaient, je leur montrais sa main. Ils me disaient qu’il n’y avait pas de problème, que si je lui donnais tel ou tel médicament, elle allait guérir. »
Malheureusement, une semaine d’hospitalisation plus tard, la gangrène avait progressé jusqu’au coude du bébé. Fatoumata a été finalement amputée.
Dans ce CHU, un infirmier a à sa charge vingt nouveau-nés.
Dans le département de pédiatrie, qui concentre près de la moitié des admissions de Gabriel-Touré, un enfant sur quatre (24 %) meurt à la suite de son hospitalisation, selon le dernier rapport 2018 du Bureau du vérificateur général, une institution malienne chargée de lutter contre les irrégularités financières et de vérifier les performances de certains établissements. Cela représente 96 % des décès enregistrés dans l’ensemble du CHU.
La mère de Fatoumata dépassée par les événements accuse l’hôpital de négligence. Une chose que le chef du département de pédiatrie, Boubacar Togo, ne nie pas : « Ici, nous avons un infirmier pour vingt nouveau-nés. Le personnel est surchargé, dépassé, et ça peut l’amener à ne pas exécuter correctement son travail. Les soins de certains patients se retrouvent retardés. Cela diminue les chances d’efficacité des traitements et même les chances de survie des malades. »
source: le monde