Mali : l’offensive de l’imam Mahmoud Dicko sur la scène politique
Démonstration de force plutôt réussie ce week-end à Bamako pour Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM). Alors que la majorité des membres du HCIM étaient contre la tenue d’un meeting pour dénoncer le projet d’un manuel scolaire sur l’éducation sexuelle abordant notamment la question de l’homosexualité, il a réussi à mobiliser des milliers de partisans sur le sujet. Et visiblement, Mahmoud Dicko, va continuer à faire parler de lui sur le terrain politique.
Mahmoud Dicko et ses proches laissent clairement entendre qu’entre lui et les membres du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), qu’il accuse de faire le jeu du pouvoir, c’est bientôt la rupture, le divorce.
L’influent président du Haut conseil islamique du Mali depuis 2008 mettra les formes – que détruira-t-il au terme de son mandat ? – mais il a l’intention de créer une autre structure pour « continuer son combat ».
Imam rigoriste
D’abord, il se veut le gardien du temple. C’est un imam rigoriste. Alors que le gouvernement a annoncé qu’il abandonnait le projet de manuel scolaire sur l’éducation sexuelle, avec dans le texte la question sur l’homosexualité, Mahmoud Dicko ne veut pas lâcher prise. Il affirme qu’il livrera bientôt des informations confidentielles sur le sujet.
Mais chez ce professeur d’arabe, qui a notamment enseigné à Tombouctou, à côté de la religion, il y a la politique. Il est connu pour ses prises de position, sur la crise dans le Nord par exemple. « Il faut tendre la main à tous les fils du pays », dit-il.
Sur la gouvernance, il est plutôt actuellement critique. Très proche à un moment du président malien, leur relation du jour ne serait pas très chaleureuse. Veut-il faire ouvertement de la politique au Mali ? Créer un mouvement dans ce sens par exemple ? Son plus proche entourage donne l’indication. C’est clair : Mahmoud Dicko s’intéressera de plus en plus à la gestion de la chose publique.
Source: RFI