Les FAMa, les Forces armées maliennes, sont désormais seules aux commandes de la base avancée de Tessalit. Depuis plusieurs années, elles y travaillaient conjointement avec l’armée française, mais depuis juillet dernier les forces françaises ont entamé leur retrait de cette zone.
Ce fut un départ millimétré qui fut une véritable prouesse logistique. Nom de code : opération Arcole. Ces trois derniers jours, deux gros porteurs A400M de l’armée de l’air ont effectué six rotations quotidiennes pour évacuer de la base de Tessalit vers celle de Gao le matériel, les véhicules et les 90 derniers soldats français.
L’ambiance était étonnante dans ce poste avancé de Tessalit, vide de ses militaires français alors que cet été, ils étaient encore 400. Ces derniers jours, la vie s’est donc concentrée autour d’un poste de commandement réduit à sa plus simple expression. De leur côté, les FAMa prenaient possession des baraquements. Tessalit, c’est un grand déménagement.
Les FAMa sont désormais 200 dans ce poste le plus septentrional du Mali et même si les militaires maliens ont suivi un entraînement intensif, leurs homologues français leur ont remis une radio en partant et des soldats maliens ont été formés au guidage des avions, notamment ceux de la chasse française basée à Niamey.
À Tessalit, l’armée française a également laissé son matériel de vie en campagne : tables, chaises, lits, frigos. Les FAMa, épaulées aussi par un gros contingent de la Minusma, sont donc aujourd’hui solidement retranchés dans un camp bien équipé.
Deux cents soldats des forces armées maliennes occupent donc désormais l’ex-poste avancé français de Tessalit. La force Barkhane se dit néanmoins prête à leur apporter un soutien aérien si nécessaire.
Désengager une base, la laisser à nos partenaires maliens et non pas à une relève française, c’est un sacré challenge…une séquence intense avec des moments forts que nous garderons en mémoire…
RFI