Mali : L’administration pénitentiaire face à la pandémie de la COVID-19
L’Hôtel cinquantenaire de Sikasso a abrité, le lundi 23 novembre 2020, la cérémonie d’ouverture de la 4ème édition de la Conférence annuelle de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée sous le thème : « l’administration pénitentiaire face à la pandémie de la COVID-19 ». L’objectif général de cette rencontre de trois jours dans la cité verte du Kénédougou entre les acteurs du système pénitentiaire malien est d’offrir un cadre de concertation et de partage de bonnes pratiques en vue d’améliorer et d’adapter celles-ci aux exigences des droits de l’homme et aux principes fondamentaux de l’humanisation des centres de détention du Mali et aux standards internationaux.
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre était présidée par le représentant du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Bakary Soliba Coulibaly, chef de cabinet dudit département, en présence du représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Jo Scheuer, du chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, Bart Ouvry, du directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES), Ibrahima Tounkara, du gouverneur de la région de Sikasso, Boubacar Bagayoko, des surveillants de prison dans les 60 établissements pénitenciers du Mali et plusieurs autres personnalités. Selon le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Jo Scheuer, le choix du thème de cette année, à savoir « L’administration pénitentiaire face à la pandémie du coronavirus » paraît particulièrement opportun. « Cette pandémie de la COVID- 19, qui a touché le monde entier, a impacté de manière profonde nos pays, tant du point de vue sanitaire, humanitaire que socio-économique. C’est pourquoi, une riposte holistique à cette crise appelle à notre mobilisation collective afin de mettre en place des mesures qui permettent au Mali d’y répondre efficacement et de limiter son impact sur son développement et sur l’atteinte des objectifs de développement durable », a-t-il dit. A sa suite, le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, Bart Ouvry, a fait savoir que l’Union européenne et ses Etats membres ont, de manière générale, beaucoup appuyé le Mali dans sa réponse à la Covid-19. « Cette coordination a permis au pays de ne pas donner raison aux plus alarmistes qui avaient prédit une surmortalité importante liée à l’épidémie dans cette partie du monde », a-t-il dit. Selon le directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES), Ibrahima Tounkara, la Pandémie de la COVID-19 a porté un coup sérieux à la mise en œuvre des activités au sein des centres de détention du Mali. « la DNAPES a organisé une vaste opération de transfèrement de 400 détenus environ pour respecter la distanciation. Quatre Décrets de grâces présidentielles ont été pris portant sur plus de 1. 000 détenus libérés. La sensibilisation, la mobilisation, l’engagement du personnel pénitentiaire et la mise en œuvre d’une politique « Un détenu, un masque » ont permis à notre administration de n’enregistrer à ce jour, aucun cas de COVID dans nos Etablissements », a-t-il dit. Pour sa part, le représentant du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Bakary Soliba Coulibaly, chef de cabinet dudit département, a indiqué que la gestion de cette pandémie en milieu carcéral relève d’une extrême sensibilité et nécessite la mise en place d’un dispositif rigoureux, non seulement pour l’observation stricte des mesures barrières, protectrices pour les personnes détenues et les agents chargés de leur surveillance, mais aussi pour la prise en charge spécifique des malades qui peuvent y être enregistrés. « Si, au nom de la Loi, des personnes sont privées de leur liberté par l’Etat et gardées dans des centres créés à cet effet, il est un devoir pour l’Etat d’assurer leur protection dans des situations comme celle liée à la pandémie de la COVID-19 », a-t-il dit. Enfin, le chef de cabinet a salué l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF) comme l’Union Européenne, à travers le Programme d’Appui à la Justice au Mali, Phase II (PAJM II), le Royaume des Pays Bas, à travers le Projet « Prison Mandela » les Etats Unis, le Japon, la Principauté de Monaco, le PNUD, la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) et le CICR (Comité international de la croix rouge) dans l’organisation de cette conférence annuelle et bien d’autres activités.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali