Mali : Des voix discordantes s’élèvent contre l’obligation du port du casque
Meguetan Infos
La mesure du ministère des Transports et des Infrastructures de rendre obligatoire le port du casque pour les usagers des engins de deux à trois roues à partir du début 2023 soulève déjà des oppositions au sein de la société civile.
Le ministère des Transports et des Infrastructures va bientôt rendre obligatoire le port du casque pour les conducteurs d’engins à deux et trois roues conformément à l’article 127, alinéa 1 du Code de la route. A quarante jours de la énième tentative du gouvernement d’appliquer cette mesure, des voix discordantes au sein de la société civile malienne s’élèvent pour dénoncer son inutilité dans cette période de conjoncture. «Le port du casque est vital à la circulation. Aujourd’hui, la priorité ne sied pas le port du casque mais surtout sur la solution du problème de l’inflation. C’est de manger à sa faim. La vie est trop chère à ce moment. Le gouvernement doit chercher d’abord à baisser le prix de denrées alimentaires et le prix des loyers », a déclaré le prêcheur, Bandiougou Doumbia. Cette position est partagée par de nombreux concitoyens qui n’hésitent plus à contester à visage découvert la décision du gouvernement.
Sur les médias traditionnels ou sur les médias sociaux, certains expriment leur ras-le-bol face à l’application de la mesure du port obligatoire du casque. « Au moment où le pouvoir d’achat des maliens baisse, c’est ce moment précis que le gouvernement choisit pour prendre une telle mesure impopulaire », a fait remarquer le président du Yéréwolo débout sur les Remparts, Adama Diarra, qui s’interroge sur la transparence dans l’attribution du marché de fourniture des casques. Les opposants au port du casque pour les usagers des engins de deux à trois roues évoquent les difficultés financières et la baisse du pouvoir d’achat des Maliens pour justifier leur position.
Malgré cette opposition, le ministère des Transports et des Infrastructures continue de multiplier les campagnes de sensibilisation avant la date de mise en vigueur de cette mesure. La semaine dernière, le ministre des Transports a remis à son homologue de la sécurité et de la protection civile des centaines de casques au compte de la Police et de la gendarmerie chargées d’appliquer cette mesure à la circulation. Outre, le gouvernement justifie cette mesure par l’augmentation du taux d’accidents de circulation impliquant les conducteurs des engins à deux roues. Les statistiques des urgences des différents hôpitaux du Mali convergent et retiennent plus de 70% d’usagers de moto impliqués dans un accident .
Les avantages du port du casque
Le gouvernement veut baisser cette tendance et axe sa campagne sur l’importance du port du casque pour la sécurité de l’usager dans la circulation routière. « Il vous protège des traumatismes crâniens en cas d’accident de la circulation. Le port du casque est obligatoire pour les usagers d’engins à deux et trois roues, selon l’article 127, alinéa 1 du Code de la route. Le port du casque de protection est un élément important pour la sécurité de l’usager dans la circulation routière », a écrit la cellule de la communication du Ministère des Transports et des Infrastructures. D’autres analyses indiquent que le casque fait partie des accessoires intégrant d’une moto. Il est décrit comme un matériel indispensable qui préserve les fâcheux imprévus qui peuvent entraîner des conséquences irréversibles. Le port du casque est recommandé aux conducteurs d’engins à deux roues, moto et bicyclette, les plus exposés au danger une fois sur la route, pour réduire la probabilité de décès. Outre cette situation désastreuse, les casques sont conçus pour lutter également contre le vent et les intempéries. Pour cause, les vitres des casques sont pourvues d’antireflet pour éviter que les rayons du soleil éblouissent les yeux. C’est pourquoi, les spécialistes recommandent toujours le port du casque dans un pays comme le Mali qui compte plus d’engins à deux roues que de véhicules.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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